Soulagement pour les quelques vingt leaders étudiants interpellés vendredi soir en Birmanie. Tous ont été libérés samedi, ont indiqué un responsable gouvernemental et des cadres étudiants.
Les interpellations étaient intervenues à la veille d'un rassemblement prévu pour commémorer la répression contre un mouvement étudiant en 1962, année qui a marqué le début d'un demi-siècle de juntes militaire.
Malgré cette vague d'interpellations inattendue et la présence de policiers en civil prenant des photos, plus de 300 personnes s'étaient réunies à Rangoun au siège de Génération 88, une organisation étudiante à l'origine du soulèvement de 1988 réprimé dans le sang.
Le gouvernement se justifie
Il y a cinquante ans tout juste, les étudiants avaient manifesté contre le coup d'Etat ayant porté au pouvoir le général Ne Win, qui dirigera la Birmanie d'une poigne de fer jusqu'en 1988. La répression avait fait plusieurs dizaines de morts et le bâtiment de l'Union étudiante, où s'étaient réfugiés des blessés, avait été dynamité le lendemain par les autorités.
Cette vague d'arrestation est surprenante alors que le régime a libéré mardi dernier une vingtaine de prisonniers politiques supplémentaires, après les quelque 500 libérés en octobre et janvier, dont les leaders du mouvement de 1988.
Si les leaders étudiants voient dans cette opération un pas en arrière de la part d'un gouvernement qui a multiplié les réformes spectaculaires depuis la dissolution de la junte en mars 2011, certains sont plus prudents pour décrire ce qui pourrait n'être qu'un incident de parcours.
Aung Naing Oo, analyste au Vahu Development Institute, a évoqué samedi une possible action "temporaire", dans un contexte de tensions lié aux violences entre musulmans et bouddhistes qui ont fait plus de 80 morts en juin dans l'Etat d'Arakan.
ats/pym