Les exploits de Roger Federer ont été salués par une véritable guerre des qualificatifs dans les médias. Ces derniers avaient du reste l'embarras du choix pour déterminer sur quel fait d'arme s'extasier: 7e victoire à Wimbledon, 17e victoire en Grand Chelem, le retour à la place de numéro un mondial alors que Djokovic et Nadal sont en pleine force de l'âge, et enfin l'assurance de dépasser le record de Pete Sampras au total du nombre de semaine passées dans la peau du numéro un... Un jeu de l'extase et de l'emphase qui s'est joué d'une part dans la presse helvétique, mais également sur le plan international.
"Le maître de l'univers"
En Suisse d'abord, "Le Retour du seigneur" est salué par Le Temps. "Avec son septième sacre à Wimbledon, Roger Federer continue à écrire l'histoire de son sport", commente le quotidien, alors que le Bâlois confie qu'"on ne s'y habitue jamais", dans un entretien publié par Le Matin. "On oublie parfois que je suis le père de jumelles. Cela a eu un impact énorme sur ma vie. Le seul fait de mettre les choses en place a été un défi. Cela semble avoir eu un effet positif sur mon jeu car je joue mon meilleur tennis en ce moment", y explique le Bâlois. La Liberté rappelle même la portée de la victoire de dimanche: "Plus fort que la 'Murraymania'".
Le retentissement a bien sûr été le même de l'autre côté de la Sarine. "L'Angleterre pleure et Roger est à nouveau le numéro 1", s'enflamme le Blick qui consacre de nombreuses pages à l'exploit. Dans un autre registre, le Tages Anzeiger entrevoit les "perspectives en or de l'été 2012" pour Roger Federer. Dans sa quête absolue des records et des trophées, le Bâlois empocherait bien la médaille d'or du simple (après celle en double conquise avec Wawrinka) des Jeux Olympiques 2012 qui se dérouleront, une nouvelle fois, à Wimbledon.
"Le monde salue le maître de l'univers", fanfaronne encore la Schweizer Illustrierte. Pour appuyer ses dires, elle propose une galerie photo de titres de presse. Un type d'hommage aussi choisi par 24 heures, par exemple.
Hors des frontières suisses, l'exploit est en bonne place
Pour la chaîne américaine ESPN, l'issue de cette nouvelle finale au All England consacre "Le retour à la gloire de Federer", qui n'avait plus empoché de victoire en Grand Chelem depuis 2010. Autre retour: "Le retour du roi" pour le sportif adoubé par le site allemand sportblid, tandis que "Federer célèbre à Wimbledon une victoire historique", écrit encore Weltonline.
Titre emblématique, La Gazzetta Dello Sport italienne fait les comptes: "Le Roi Federer: 7e Wimbledon - Murray: les larmes et les tabous", à l'issue d'une finale dont la cérémonie de remise des trophées a tout autant marqué les esprits. "Federer, l'excellence sans limite", titre pour sa part Eurosport.com qui ajoute dans ses colonnes: "Non, Roger Federer n'en a pas fini. A ceux qui en doutaient encore, le Suisse a adressé un message en réussissant un retour en grâce exceptionnel."
"C'est Monsieur Wimbledon", lance laconiquement L'Equipe, qui parvient à retracer les exploits du Bâlois - "redevenu le patron" - malgré l'embouteillage dans les colonnes du quotidien français en raison du Tour de France ainsi que de l'engagement de Didier Deschamps comme sélectionneur de l'équipe de France de football.
"Federer es el número 1", en espagnol dans le titre. Le journal as rappelle au passage que des sept finales en Grand Chelem qu'a perdues Federer, six l'ont été devant Rafael Nadal. Et dans ces six finales figure la seule concédée par Federer dans le All England en 2008. Le journal ibérique donne encore la parole à un ancien champion de légende, l'Australien Rod Laver qui estime que "Nadal, avec sa vitesse, est désormais le seul capable de battre Federer dans ce type de grandes finales." L'avertissement est lancé.
Les larmes de Murray le héros dans la presse britannique
Honneur au champion, du côté des médias britanniques, au sein desquels même le Financial Times a consacré un article à l'événement. "Un Federer majestueux a barré la route à Andy Murray", indique le site de la BBC. Mais "Andy Murray est d'ores et déjà un champion, même sans une couronne à Wimbledon", commente Le Guardian. Soutenu par tout un peuple, l'Ecossais a par la suite lutté pour tenter de contenir ses larmes. "Je jouerais le mauvais sport si je n'étais pas émotif", s'est-il excusé. "L'ambiance était incroyable, l'une des meilleures dans laquelle je me suis retrouvé pour jouer un match", a-t-il encore lancé pour définitivement se mettre le public dans la poche.
Le héros malheureux de cette finale restera ainsi l'une des images fortes de cette finale. Andy Murray a touché l'ensemble des spectateurs. Et si "Wimbledon se termine en larmes pour Murray", indique The Times, The Sun estime de son côté que "Murray a tout de même rendu fiers les Britanniques".
L'interview d'Andy Murray lors de la remise des trophées
Le Daily Mail a enfin relevé que cette finale ne s'est pas jouée que sur le gazon, mais aussi dans les tribunes puisque le prix des billets pour assister au match a atteint des montants astronomiques. Dès lors, le Daily Mail a passé en revue les célébrités (Les soeurs Middleton, David Beckam et sa chère et tendre...) qui ont eu droit aux précieux sésames, parfois sans débourser un centime.
Jérôme Zimmermann