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Grosses inquiétudes autour d'un marché du lait en plein marasme

Le prix du lait payé au producteur a baissé de 20 centimes, passant de 76 à 55 centimes, voire au-dessous.
Le prix du lait payé au producteur subit une nouvelle baisse.
Le prix du lait d'industrie payé au producteur atteint un plancher historique en Suisse. Les 66 centimes qui prévalaient jusqu'ici ne sont plus garantis. Les responsables de la filière ne se sont pas entendus sur un prix indicatif pour le 3e trimestre. Conséquence: d'importants transformateurs viennent de baisser les prix.

Le marché du lait inquiète en Suisse. Après que le comité de l'interprofession (IP Lait) n'a pas pu s'entendre fin juin sur un prix indicatif pour le 3e trimestre, d'importants transformateurs viennent de baisser les prix. Ces réductions sont "aussi incompréhensibles qu'inutiles" et "mettent en péril bon nombre d'exploitations", écrit mardi dans un communiqué l'Union suisse des paysans (USP). 

L'USP - qui représente 60'000 familles de paysans en Suisse - parle de situation économique "désespérée" dans laquelle se retrouvent de plus en plus souvent les producteurs.

Disparitions d'exploitations

Ainsi les exploitations laitières disparaissent à un rythme deux fois plus élevé que la moyenne. L'USP admet certes que des fermes disparaissent s'il n'y a pas de successeur dans la famille mais elle refuse que des exploitations qui ont la "taille critique" meurent sous la pression économique.

En ce moment la réduction imposée par les grands transformateurs atteint 2 centimes chez Emmi et 3,7 centimes chez Hochdorf. Certains producteurs ne devraient plus toucher que 55 centimes le kilo de lait ce mois. Il s'agit là d'un prix net après toutes déductions, des frais de transport notamment, qui ne couvre de loin pas les coûts de production.

Grande distribution pas visée

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas la grande distribution qui est dans le collimateur des agriculteurs. Dans l'ensemble, les détaillants n'ont pas exercé de pression supplémentaire sur les prix. Le prix payé au producteur n'a du reste aucun effet sur le consommateur.

C'est dans ses propres rangs que l'USP doit faire de l'ordre, plus spécialement auprès des organisations de producteurs qui exercent une pression sur les prix en produisant trop. L'industrie laitière n'a alors plus qu'à faire valoir l'offre et la demande pour abaisser les prix.

Pour l'USP, chaque jour qui passe sans réaction des organisations concernées sonne le glas de nouvelles exploitations laitières. Les acteurs de la branche doivent absolument respecter les règles fixées, à commencer par la segmentation du marché, premier garde-fou à la surproduction.

ats/pym

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