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Ces "affaires à rebondissements" qui occupent nos étés

Les protagonistes des dernières "affaires de l'été".
Les protagonistes des dernières "affaires de l'été".
Cette année, c'est la pierre de Varone. Avant, il y avait eu l'appartement de Muller, le népotisme de Hainard et les déboires de Garbani. La saison estivale est propice aux scandales à rebondissements. Petit tour d'horizon des dernières "affaires" et de leurs conséquences.

2012, la pierre de Varone

L'affaire: le commandant de la police valaisanne Christian Varone, prétendant à la candidature du PLR pour le Conseil d’Etat, est accusé de vols de biens culturels en Turquie pour avoir ramassé une pierre au bord de la route lors de ses vacances. Il a passé 5 jours en prison avant d'être libéré sans condition. Mais une audience est prévue en septembre en Turquie.

Les ingrédients: un responsable dans l'embarras, un élément mystérieux (ici la pierre, qui fait l'objet des spéculations les plus folles et dont la photographie est très attendue), des questions (Varone était-il conscient de la portée de son geste?) et des soupçons (Varone protège-t-il un membre de sa famille, a-t-il bénéficié d'un passe-droit lors de sa libération...).

Les conséquences: encore inconnues, mais cette affaire pourrait coûter sa candidature au Conseil d'Etat à Christian Varone. Les prochains rebondissements le diront...


2011, l'appartement de Mark Muller

L'affaire: l'ex-conseiller d'Etat genevois Mark Muller est un habitué des scandales, petits et grands (A lire: Démission de Mark Muller). En été 2011, la RTS révèle que le libéral-radical, alors en charge du logement, paie un loyer dérisoire pour un appartement au centre de Genève. Le magistrat se défend en évoquant un loyer plafonné après des travaux. Quelques jours plus tard, Mark Muller indique qu'il portera plainte contre la ou les personnes qui ont dévoilé les documents à l'origine de l'affaire.

Les ingrédients: un responsable politique dans l'embarras, des rebondissements, des dénégations, des soupçons de passe-droit.

Les conséquences: malgré les critiques dans l'opinion publique, le scandale finit par se tasser au fil de l'été. Mais quelques mois plus tard, c'est l'affaire de l'altercation au MàD avec un barman qui aura raison de la carrière politique de Mark Muller.


2010, le népotisme de Hainard

L'affaire: l'été médiatique 2010 est largement consacré au conseiller d'Etat Frédéric Hainard et aux accusations portées contre lui. Tout y passe: abus de pouvoir, passe-droit, méthodes abusives lors d'arrestations, relation extra-conjugale avec une collaboratrice, népotisme, falsification de dossier,...

Les ingrédients: un homme politique dans l'embarras, des soupçons de toutes sortes, des rebondissements en série, une composante sexuelle, des dénégations puis un mea culpa.

Les conséquences: le ministre Hainard ne survivra pas à cet été de grand déballage. Il annonce sa démission fin août. Mais l'homme n'a pas dit son dernier mot. Il est réélu 20 mois après au législatif de La Chaux-de-Fonds.


2008, le tapage de Garbani

L'affaire: la belle saison est marquée par deux affaires qui occupent les médias suisses. La première met en scène la conseillère communale neuchâteloise Valérie Garbani. Victime de violences domestiques de la part de son compagnon, l'élue socialiste enchaîne les écarts de conduite. Sous l'effet de l'alcool, elle insulte et menace des policiers et est conduite au poste en début d'année. Durant l'été, elle appelle au secours depuis sa fenêtre, ce qui nécessite l'intervention d'une patrouille de police. L'emballement médiatique est dès lors énorme.

Les ingrédients: une femme politique dans l'embarras, des problèmes personnels mêlés à une consommation excessive d'alcool, de la violence, un mea culpa et des rechutes.

Les conséquences: les choses auraient pu en rester là. Mais Valérie Garbani provoque une esclandre dans une boîte de nuit en mars 2009, ce qui lui vaudra son siège. Durant une soirée, elle insulte le personnel, traite un barman de "négro" et endommage du matériel. La socialiste annonce sa démission le lendemain.


2008 bis, la compagne de Nef

L'affaire: en juillet 2008 naît l'affaire Nef, du nom du chef de l'armée à l'époque. La presse révèle l'existence d'une dénonciation pénale contre Roland Nef, classée depuis. Fin 2006, l'ex-compagne de Roland Nef avait déposé plainte contre lui. Elle l'accusait d'avoir répondu par courriel en son nom à elle à des petites annonces de sexe. Le chef de l'armée, qui aurait agi par vengeance, aurait aussi donné une photo d'elle, son adresse privée et son numéro de téléphone. La plainte a été classée à l'époque mais il apparaît que Samuel Schmid n'a pas averti ses collègues du Conseil fédéral de l'existence de cette affaire lors du choix du nouveau chef de l'armée.

Les ingrédients: un homme politique et un chef de l'armée dans l'embarras, du sexe et de la vengeance, un "mensonge par omission" de Samuel Schmid à ses collègues, une question d'argent (Roland Nef aurait versé une indemnité à son ex-compagne).

Les conséquences: fin juillet, Roland Nef quitte son poste. Mais l'affaire fragilise encore davantage le chef du DDPS Samuel Schmid, dont la crédibilité est remise en question.

Cécile Rais

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