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Les cuves des centrales de Mühleberg et Leibstadt vont être contrôlées

Le barrage situé en amont de Mühleberg (BE) supporterait un tremblement de terre. [Peter Klaunzer / Keystone]
La centrale nucléaire de Mühleberg va être inspectée. - [Peter Klaunzer / Keystone]
Après des anomalies découvertes en Belgique, les cuves de pression des réacteurs des centrales nucléaires de Mühleberg (BE) et Leibstadt (AG) vont être contrôlées. Cette annonce intervient alors que les opposants à Mühleberg ont obtenu une nouvelle victoire jeudi.

Les cuves de pression entourant les réacteurs des centrales nucléaires de Mühleberg (BE) et Leibstadt (AG) vont être contrôlées de près. Un problème de fabrication a été détecté sur une installation similaire dans la centrale belge de Doel, dans le nord du pays.

Le producteur de la cuve de pression de cette dernière a également fournit Mühleberg, a indiqué jeudi l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). L'entreprise en question est sise aux Pays-Bas et s'appelle Rotterdamsche Droogdok Maatschappij. L'IFSN a demandé des informations à l'exploitant de Mühleberg, les Forces motrices bernoises.

Irrégularités

La cuve de pression de Leibstadt semble elle avoir été livrée par un producteur japonais, d'après les informations dont dispose l'IFSN. L'organisme a toutefois décidé de procéder à un contrôle également à Leibstadt car la centrale argovienne figure sur la liste des centrales de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) belge.

L'AFCN a découvert des irrégularités sur la cuve de pression du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel lors d'un contrôle par ultrasons. Bien que les analyses ne soient pas encore terminées, l'autorité de surveillance belge pense que la cuve pourrait présenter de petites fissures. Le réacteur d'une puissance de 1000 mégawatts ne sera pas redémarré avant la fin des investigations. Selon l'AFCN, il existe 21 cuves de pression du même type à travers le monde.

L'agence belge estime possible que les deux réacteurs soient définitivement arrêtés car "une éventuelle réparation de la cuve est pratiquement impossible et n'est pas l'option à retenir, parce qu'il est à craindre qu'une telle opération fasse apparaître de nouvelles tensions dans la paroi de la cuve, ce qu'il faut absolument éviter". "Un remplacement de la cuve est extrêmement difficile (dose élevée de rayonnements) et n'a jamais eu lieu où que ce soit dans le monde", souligne par ailleurs l'AFCN.

Recommandations de l’UE

La décision de contrôler les cuves des centrales de Mühleberg et Leibstadt fait suite aux recommandations émises jeudi par la Commission européenne. L’un de ses porte-parole a considéré que les anomalies découvertes dans la cuve du réacteur de la centrale de Doel devraient conduire au contrôle de toutes les installations similaires dans l'UE, mais que cette décision appartient aux Etats.

agences/bkel

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Nouvelle victoire des opposants à Mühleberg

Les opposants à la centrale nucléaire de Mühleberg ont obtenu une deuxième victoire devant le Tribunal administratif fédéral (TAF), qui exige du DETEC qu'il examine les griefs émis par les riverains de la centrale après la catastrophe de Fukushima.

En mars dernier, le TAF avait donné raison aux opposants sur un point central. Il avait décidé que des impératifs de sécurité imposent une limitation de l'autorisation d'exploitation de la centrale jusqu'à fin juin 2013.

Parallèlement à cette procédure, actuellement pendante devant le Tribunal fédéral (TF), le TAF a été saisi d'un autre recours des voisins. Ceux-ci avaient contesté une décision de non-entrée en matière du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).

Ebranlés par la catastrophe de Fukushima, survenue en mars 2011, les riverains avaient demandé au DETEC de reconsidérer l'autorisation d'exploitation. Selon eux, il y avait plusieurs points critiques dans l'hypothèse d'un séisme, notamment ceux liés à l'insuffisance du système de refroidissement de la centrale. Le DETEC n'était pas entré en matière.

Saisi d'un recours contre cette fin de non-recevoir, le TAF contraint le Département de Doris Leuthard à se pencher sur les griefs des riverains. Un verdict lui aussi susceptible de recours au TF.

Selon le TAF, le DETEC est contraint de par la loi à revoir l'autorisation d'exploitation lorsque des indices concrets et suffisants laissent paraître qu'un retrait de l'autorisation est envisageable. La surveillance exercée par l'Inspection fédérale de sécurité nucléaire (IFSN) n'y change rien.