Les Verts affûtent leurs armes pour étayer leur exigence d'abandonner plus rapidement le nucléaire. En attendant le projet du Conseil fédéral prévu en septembre, le parti a présenté mardi sa stratégie énergétique, basée sur deux scénarios permettant d'éviter les centrales à gaz.
Les Verts vont déposer cet automne leur initiative populaire "Sortons du nucléaire!", exigeant que la durée d'exploitation des centrales ne dépasse pas 45 ans au maximum, a annoncé leur co-présidente Regula Rytz mardi devant la presse. Selon ce texte, le dernier réacteur, Leibstadt (AG), devrait être mis hors service d'ici 2029.
Eviter les centrales à gaz trop polluantes
Le but est de combler les lacunes de la stratégie gouvernementale, a renchéri l'autre présidente Adèle Thorens. Pour elle, celle-ci pêche par une fermeture trop tardive des réacteurs (vers 2034) et par le recours aux centrales à gaz trop polluantes.
Les Verts sont inquiets car l'élan énergétique post-Fukushima commence à s'atténuer et les partisans de l'atome ont repris l'offensive. Les Verts exigent donc des mesures déterminées en faveur de l'efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables.
Accent sur l'éolien et le solaire
Dans les deux cas, les Verts postulent un important accroissement de la production d'électricité renouvelable, en particulier éolienne et solaire. Par exemple, les près de 20'000 projets d'installations de production de "courant vert" en attente doivent être soutenus et réalisés au plus vite, a réclamé Adèle Thorens.
Les Verts estiment les coûts du tournant énergétique à 100 milliards de francs d'ici 2050. Cette somme pourrait être financée via une véritable réforme fiscale écologique, que le parti réclame pour 2020. Il en coûtera 100 francs par an aux ménages, a précisé le conseiller national Bastien Girod (ZH).
Les deux scénarios doivent encore être débattus par l'assemblée des délégués des Verts et d'autres instances du parti.
ats/lan
Les deux scénarios des Verts
Le premier scénario des Verts, intitulé "Changement de cap", prévoit une légère baisse de la consommation énergétique d'ici 2050.
Il présume qu'il sera possible de motiver la population à envisager des modes de vie moins orientés vers la surconsommation et le gaspillage d'énergie.
"Un kWh économisé mérite autant d'être soutenu qu'un kWh produit", a lancé Adèle Thorens.
Les consommateurs devraient ainsi être incités à réduire leurs besoins par des tarifs plus avantageux.
Pessimiste quant à la possibilité de changer les mentalités, le second scénario - "Réforme énergétique" - mise sur la technologie.
En substance, la mise en oeuvre conséquente des technologies d'efficience énergétique devrait réduire de moitié la consommation.
Mühleberg exploitée au-delà de 2013?
Les Forces motrices bernoises (FMB) veulent prolonger l'activité de la centrale nucléaire de Mühleberg (BE) au-delà de juin 2013.
Cette demande auprès du DETEC est assortie d'un concept de maintenance d'un montant de 170 millions de francs.