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Le Conseil fédéral repousse sa décision sur l'application de la Lex Weber

Après d'âpres débats, le résultat du scrutin sur les résidences secondaires s'annonce très serré. [Martin Ruetschi]
La loi sur les résidences secondaires n'en finit pas de faire couler de l'encre. - [Martin Ruetschi]
Le Conseil fédéral a décidé mercredi de ne pas émettre d'avis définitif sur l'application de la Lex Weber. Elaborée par Doris Leuthard, l'ordonnance d'application de la loi sur la limitation des résidences secondaires n'a pas convaincu tous les ministres, notamment au niveau de son entrée en vigueur.

Le Conseil fédéral a mené mercredi sa "première discussion" sur la loi sur la limitation des résidences secondaires. Et il a décidé de repousser sa décision quant à l'application du texte accepté par le peuple le 11 mars.

La question sera tranchée lors d'une prochaine séance, a assuré le porte-parole André Simonazzi. Les discussions sur la définition des résidences secondaires, les exceptions possibles et la date d'entrée en vigueur se poursuivront dès mercredi prochain, a-t-il ajouté devant la presse.

Pas d'entente sur l'entrée en vigueur

La principale pierre d'achoppement est la date d'application de la nouvelle loi. La conseillère fédérale Doris Leuthard aurait proposé au reste du gouvernement un texte d'ordonnance promouvant une entrée en vigueur de la loi pour le 1er septembre prochain. Certains ont appuyé cette application rapide,  tandis que d'autres veulent attendre le 1er janvier 2013, à l'instar des opposants à l'initiative, qui ont toujours affirmé qu'il est juridiquement impossible d'appliquer ce texte avant 2013.

Le vice-chancelier a refusé de répondre à la question de savoir si Doris Leuthard avait essuyé un échec avec son projet d'ordonnance. "On ne doit pas parler de gagner ou de perdre, le Conseil fédéral cherche le compromis lors de ses discussions."

A noter que le Conseil fédéral pourrait stipuler le mercredi 29 août que la réglementation entre en vigueur trois jours plus tard.

Une définition qui pose problème

L'autre point de friction est la définition du concept "résidence secondaire". Selon Le Temps, le texte de Doris Leuthard indiquait qu'il s'agissait d'une résidence "pas occupée à l'année par une personne domiciliée dans la commune", excluant par là tous les propriétaires qui déposent leur papier dans une commune sans l'habiter régulièrement.

La loi sur la limitation des résidences secondaires vise à interdire la construction de nouvelles résidences secondaires dans les communes qui comportent plus de 20% de tels logements.                                              

bri avec l'ats

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Les initiants déçus

Il est "regrettable et fâcheux" que le gouvernement n'ait pas pris sa décision, a réagi Pierre Chiffelle, porte-parole des initiants. Le projet préparé par un groupe de travail dans lequel ces derniers étaient représentés est pourtant "soutenable", poursuit-il. Selon lui, ce retard continue à créer une "bureaucratie judiciaire" dans les cantons concernés.

"Il est regrettable et incompréhensible que le Conseil fédéral n’ait pas tranché", a indiqué à 24 heures Vera Weber. La fille de Franz Weber demande au Conseil fédéral de trancher le 22 août.

Explosion des demandes de permis

La menace qui plane dans certaines communes touristiques de ne plus pouvoir construire de résidences secondaires provoque une explosion de demandes de permis de construire par endroits.

Aux Grisons, elles ont été multipliées par trois au deuxième trimestre par rapport à la moyenne des dernières années, selon l'index suisse de la construction publié par le Credit Suisse et la Société suisse des entrepreneurs.

Dans les cantons de Berne et du Valais, la hausse des demandes de permis de construire suit une courbe similaire. Le nombre de demandes a atteint par exemple 100 au 2e trimestre dans la commune valaisanne de Bagnes (Verbier), contre 46 au 1er trimestre. A Nendaz (VS), il était de 141, contre 101 trois mois plus tôt, d'après le même index.