Au premier semestre, les marchands d'armes suisses ont vendu pour près de 415 millions de francs de biens à l'étranger. C'est 87 millions de plus qu'il y a un an, dévoile une statistique de l'Administration fédérale des douanes publiée jeudi.
L'Allemagne, plus gros acheteur
L'industrie d'armement est ainsi en bonne voie pour atteindre le niveau du record établi l'an dernier à 873 millions. Ce record s'expliquait notamment par la vente d'avions Pilatus aux Emirats arabes unis. La seconde tranche de ce contrat gonfle encore les chiffres des six premiers mois de cette année.
Avec environ 132 millions d'exportation vers les Emirats, le pays arrive en seconde position des destinations étrangères. L'Allemagne est en tête du classement avec des achats pour un peu plus de 146 millions. Parmi les principaux acheteurs, on trouve également l'Italie, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Roumanie, l'Arabie saoudite et l'Inde qui ont acquis pour plusieurs millions de biens chacun. Dans une moindre mesure, des armes ont été fournies au Qatar, à Oman, à la Jordanie et à Brunei.
Restrictions depuis le Printemps arabe
Contrairement aux années précédentes, il n'a en revanche pas été livré de matériel à l'Egypte ni à Israël. Depuis le début du Printemps arabe, la Suisse observe une politique d'autorisation beaucoup plus restrictive, a expliqué Simon Plüss, chef de la section Contrôles à l'exportation/Matériel de guerre au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Selon Simon Plüss, les autorisations sont délivrées de matière particulièrement parcimonieuse pour les armes de petit calibre. Le SECO a en revanche été moins sévère pour les système de défense aérienne et les munitions correspondantes. De par leur conception et pour des raisons économiques, ces armes ne sont pas à même d'être utilisées contre la population civile, estime le SECO.
ats/vtom
Enquête sur les grenades suisses en Syrie
On ne sait toujours pas comment des grenades produites en Suisse ont peut-être atterri dans les mains des rebelles syriens.
Suite à des articles de presse à ce sujet, la Suisse et les Emirats arabes unis, qui auraient acheté ces armes initialement, ont institué une commission d'enquête commune.
Les travaux de cette dernière n'étant pas achevés, Simon Plüss a refusé de s'exprimer sur de nouvelles informations révélées par les médias.
L'émission "Rundschau" de la télévision alémanique SF avançait mercredi que les grenades seraient arrivées en Syrie via la Jordanie et la Turquie.