Le Conseil fédéral doit négocier un accord-cadre avec Washington pour éviter une extension excessive des pouvoirs du fisc américain. La commission compétente du Conseil des Etats soutient à l'unanimité les grandes lignes du mandat du gouvernement à cet effet.
Les Chambres avaient déjà demandé à l'exécutif d'entamer des négociations avec les Etats-Unis pour prévenir les conséquences de l'entrée en vigueur le 1er janvier prochain de la loi "Foreign Account Tax Compliance Act" (FATCA). La commission de politique extérieure est "peu enthousiasmée par le projet, qui constitue un ingérence dans le système financier suisse", ont indiqué vendredi les services du Parlement.
Le texte obligera les banques, les compagnies d'assurance et les caisses des pension à signer avec le fisc des Etats-Unis un accord où ils s'engagent à lui communiquer tous les comptes détenus par des ressortissants américains. Les institutions auront le choix entre collaborer et collecter ces informations, subir une taxe à la source de 30% ou ne plus accepter de clients américains.
Désavantages concurrentiels
La commission évoque des désavantages concurrentiels considérables. Elle soutient particulièrement l'intention du Conseil fédéral de parvenir à un accord bilatéral permettant un échange d'informations direct entre les institutions financières et les autorités fiscales américaines.
Pas question en revanche d'un échange automatique et centralisé. Pour la commission, la mise en oeuvre de l'accord doit être économique et raisonnable. Le Conseil fédéral doit faire en sorte que les institutions de prévoyance et les petits prestataires financiers actifs au niveau local en soient exclus, demande la commission.
ats/vtom
Des ONG demandent à la Suisse des efforts contre la fraude et l'évasion fiscale
La fraude et l'évasion fiscale dans les pays en développement leur coûtent sept fois plus que ce qu'ils touchent en aide internationale.
Fortes de ce constat, des ONG exhortent la Suisse à s'engager davantage dans ce domaine.
Dans une brochure datée de fin juin, la communauté de travail Alliance Sud et la Déclaration de Berne citent des estimations de l'OCDE, selon lesquelles les pays en développement perdent quelque 850 milliards de dollars par an en raison de "l'évasion fiscale des particuliers" et des "pratiques d'optimisation fiscale des multinationales".
Ce montant est sept fois celui de l'aide publique au développement des pays du Nord aux pays dits "du Sud".