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Un rapport très critique à l'encontre de l'achat du Gripen

Un Gripen en plein vol lors du meeting aérien de Sion en septembre 2011. [Laurent Gilliéron]
Un Gripen en plein vol lors du meeting aérien de Sion en septembre 2011. - [Laurent Gilliéron]
Le choix du Gripen comme nouvel avion de combat est critiqué par la commission de sécurité du National dans un rapport publié mardi. Les élus renoncent toutefois à suspendre le processus d'achat.

La commission de politique de sécurité du National dresse dans un rapport présenté mardi un bilan très critique de la procédure d'achat des nouveaux avions de combat. Mais elle ne remet pas pour autant en question cette acquisition.

L'exercice ne doit pas être interrompu, comme l'aimerait la gauche. Par 16 voix contre 9, la commission a renoncé à demander au Conseil fédéral de suspendre l'affaire en attendant d'éclaircir les questions ouvertes, a indiqué sa présidente Chantal Galladé (PS/ZH) mardi devant la presse.

Le choix le plus risqué

Au fond, la majorité bourgeoise tient à l'achat de nouveaux appareils, a ajouté Thomas Hurter (UDC/SH). Et d'estimer que le projet a encore ses chances. Mais le Conseil fédéral devra faire toute la lumière dans le programme d'armement qu'il remettra aux Chambres, en principe à mi-octobre.

Car le rapport élaboré par une sous-commission présidée par le pilote Thomas Hurter est assez cinglant. "Le choix de l'appareil opéré par le Conseil fédéral est celui qui comporte le plus de risques - de nature technique, commerciale, politique, financière ou en lien avec le respect du calendrier", peut-on y lire.

Si elle juge correcte la procédure d'évaluation de l'avion, la sous-commission n'est pas pour autant avare en critiques. La communication a été plutôt déficiente durant toute le procédure. Les exigences militaires ont par ailleurs été formulés de manière très vague.

Ueli Maurer défend le Gripen

Pour Ueli Maurer, aucun risque financier ne pèse sur l'achat des avions de combat. Les 22 Gripen coûteront exactement 3,126 milliards de francs. "Nous avons les garanties définitives", a dit le ministre de la Défense, rejetant les critiques de la commission de la politique de sécurité du National à ce sujet.

Les négociations avec la Suède arrivent à bout touchant. Elles permettront de résoudre les points qui sont encore ouverts, a assuré Ueli Maurer devant la presse. Les réponses seront apportées dans le message sur le programme d'armement 2012 attendu pour mi-octobre.

Le conseiller fédéral a profité de l'occasion pour répéter que le Gripen est la "seule solution possible". C'est un "choix pragmatique, qui offrira à l'armée un excellent avion". Quant à savoir si le Gripen a encore des amis aux Chambres fédérales, Ueli Maurer n'a pas de doute: "tous ceux qui savent compter".

ats/dk

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Les grands partis se montrent sévères

Le PDC demande que le Conseil fédéral prenne une position commune sur les risques exposés dans le rapport. Car trop de questions restent ouvertes, comme sur les coûts ou les commandes compensatoires.

Pour sa part, le PLR estime que le DDPS doit négocier des contrats "transparents" avec la Suède. Il s'agit notamment de n'effectuer aucun paiement avant la livraison de la première série d'appareils.

Selon le PS, on peut déduire du rapport que "s'obstiner à vouloir acquérir une flotte de Gripen serait irresponsable en raison notamment du risque financier considérable que cela représente".

Les Verts ont répété leur opposition à une dépense "insensée", estimant que la plus grande menace ne vient pas du ciel mais du changement climatique. Si nécessaire, ils s'allieront avec d'autres forces et lanceront le référendum contre le Gripen.