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Une défaillance humaine lors de l'accident de Sierre n'est pas exclue

Le car accidenté. [Police cantonale valaisanne.]
Le car s'était encastré dans une niche de secours dans un tunnel. - [Police cantonale valaisanne.]
L'autopsie du chauffeur de car de l'accident de Sierre en mars dernier n'exclut pas une défaillance humaine. Un malaise du conducteur reste une piste crédible en raison d'une pathologie coronarienne.

Cinq mois après le tragique accident d'un car belge, qui a fait 28 morts, dont 22 enfants, dans un tunnel près de Sierre (VS), une défaillance humaine n'est pas exclue. Il est possible que le chauffeur du bus ait eu un malaise. L'autopsie a en effet montré qu'il souffrait d'une pathologie coronarienne.

"Nous n'avons pas trouvé la cause absolue de l'accident. Il n'y en aura peut-être jamais", a expliqué jeudi le procureur Olivier Elsig, qui a divulgué le même jour les conclusions du rapport d'autopsie du chauffeur du car et les analyses toxicologiques.

Un pathologie décelée

Ces résultats montrent que le chauffeur du car, âgé de 34 ans, est décédé des suites des lésions traumatiques subies lors de l'accident. Une pathologie coronarienne a toutefois été décelée. Cette maladie peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, voire un infarctus.

Cependant, il n'existe pas encore de preuve qu'elle ait été à l'origine d'un éventuel malaise qui expliquerait la perte de contrôle du véhicule par l'intéressé. Les analyses toxicologiques ont, de plus, permis d'exclure que le chauffeur ait été sous l'influence de l'alcool ou de stupéfiants au moment du drame.

Par ailleurs, le chauffeur prenait quotidiennement un antidépresseur, d'où la présence dans son sang de paroxétine, la concentration mesurée se situant dans la fourchette des valeurs observées à la suite de la prise d'une dose thérapeutique.

Le véhicule était en ordre

Le rapport d'accident a montré de son côté que le tachygraphe ainsi que les essieux et pneus équipant le véhicule étaient en ordre. Les deux chauffeurs avaient en outre respecté les temps de repos hebdomadaire et journalier durant les jours précédant l'accident.

Seule infraction constatée, le chauffeur travaillait, parallèlement à l'activité de chauffeur professionnel, comme contrôleur dans une entreprise de transport, son temps de repos étant en principe respecté, mais à la limite de la légalité.

agences/gchi

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La vidéosurveillance en soutien

L'expertise des images des caméras de vidéosurveillance du tunnel sera rendue dans les prochains jours.

Ses conclusions devraient confirmer les autres mesures et expertises déjà effectuées, concernant le déplacement du car dans le tunnel, la trajectoire finale et la vitesse du véhicule.

L'enquête pourrait donc être bientôt classée, d'autant plus s'il se confirme que la seule cause envisageable de l'accident est en lien avec le chauffeur décédé.

Rappel des faits

L'accident avait fait 28 morts, dont 22 enfants, ainsi que 24 blessés le 13 mars dernier dans un tunnel autoroutier près de Sierre.

L'autocar transportait au total 52 personnes, des écoliers belges qui rentraient chez eux au terme d'un camp de ski.