Les gays pourraient ne plus être interdits de don de sang. Le Conseil fédéral est prêt à revoir les critères d'exclusion pour s'attaquer au comportement à risque plutôt qu'à l'orientation sexuelle.
Depuis 1977
Les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes - désignés par l'acronyme HSH - sont exclus depuis 1977 par le Service de transfusion sanguine de la Croix-Rouge suisse, confirme jeudi le Conseil fédéral à Luc Recordon (Verts/VD).
Le conseiller aux Etats, dans une interpellation, s'interroge sur le bien-fondé de cette mesure, qu'il juge discriminatoire. Qui plus est, elle limite l'offre de sang pour les transfusions. Jusqu'ici, les besoins ont pu être couverts, répond le gouvernement. Et de préciser qu'il faut s'assurer de disposer d'un sang non contaminé.
Critères réévalués
En mars 2012, la Direction européenne de la qualité du médicament et des soins de santé a conclu que le risque de transmettre le virus du sida ou celui de l'hépatite B était fortement lié au comportement sexuel du donneur et qu'il augmentait dans le cas des gays. Toutefois, selon les experts, le problème peut être abordé dans une perspective différente, note le gouvernement.
L'Office fédéral de la santé publique a d'ailleurs indiqué à plusieurs reprises que les critères d'exclusion devaient porter sur le comportement à risque du donneur, à clarifier et évaluer individuellement, et ne pas se limiter à l'appartenance à un groupe à risque. Le Conseil fédéral est donc prêt à examiner la possibilité de reformuler les critères actuels.
ats/char