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Christian Levrat veut un renforcement des mesures d'accompagnement

Outre la politique migratoire, Christian Levrat s'en est pris à la place financière suisse lors de son discours. [Karl Mathis]
Outre la politique migratoire, Christian Levrat s'en est pris à la place financière suisse lors de son discours. - [Karl Mathis]
Les mesures d'accompagnement doivent être renforcées ou c'en est fini de la libre circulation des personnes, a déclaré le président du PS suisse Christan Levrat, dans son discours lors du congrès du parti samedi à Lugano.

Le président du PS suisse Christian Levrat s'est attaqué d'entrée à la politique migratoire, samedi à Lugano lors du congrès annuel du parti, où les quelque 600 délégués devront prendre position sur le papier "pour une politique migratoire globale et cohérente". Le thème est brûlant, particulièrement au Tessin qui accueille plus de 50'000 frontaliers.

Pour le président du PS Suisse, "soit nous parvenons à renforcer les mesures d'accompagnement, à instaurer des salaires minimaux, à surveiller les chantiers, à responsabiliser les entreprises face aux conditions de travail et à leurs sous-traitants, soit c'en est fini de la libre circulation des personnes."

La grande bataille contre le dumping salarial

Citant les nombreux cas de dumping salarial relevés en Suisse, Christian Levrat a souligné que "le combat de tels abus représente une grande bataille qui est l'objectif essentiel du document que le PS devra finaliser durant ce congrès." Ce document sur la politique migratoire représente le point fort du congrès qui se tiendra jusqu'à dimanche.

Pour ce qui est de la question de l'asile, Christian Levrat a été clair: "il faut aider par tous les moyens ceux qui restent à s'intégrer et à trouver leur place dans notre société. Mais ceux qui n'obtiennent pas l'asile ont vocation à rentrer chez eux."

"Nous ne sommes pas à l'étroit en Suisse"

S'exprimant après le président, la cheffe du Département fédéral de justice et police Simonetta Sommaruga a déclaré que le sentiment qu'ont certains Suisses de se sentir "à l'étroit" dans leur pays, "est peut-être exagéré mais ne vient pas de nulle part." Ce sentiment - "attisé à des fins politiques" - s'explique par la forte immigration qu'a connu la Suisse ces dernières années.

L'explication donnée par certaines forces politiques que cette hausse est due à la libre circulation des personnes est erronée, selon la conseillère fédérale. "Notre économie forte attire les immigrés", a-t-elle souligné. Les aspects négatifs de ce phénomène se sont faits sentir: hausse du coût des loyers dans les centres urbains, sous-enchère salariale et travail au noir. Il s'agit donc d'exiger des mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes, a ajouté la Bernoise.

ats/vkiss

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Rejeter l'accord fiscal avec l'Allemagne

Rappelant qu'il y aura bientôt quatre ans que l'UBS a été "sauvée par l'Etat", le président du PS a appelé à "évaluer les leçons tirées de cette débâcle du capitalisme financier." Il s'agit donc de "réduire le pouvoir des banques sur l'économie, un pouvoir qui s'étend de manière toujours plus visible à la sphère politique.

Chrisitan Levrat s'est aussi prononcé "en faveur d'une place financière propre" et contre l'accord fiscal avec l'Allemagne. Rejeter cet accord c'est contraindre Eveline Widmer-Schlumpf à mettre en place une stratégie de l'argent propre." Le président du PS a également abordé les thèmes de la sortie du nucléaire d'ici 2015, de la régulation bancaire, des réformes des assurances sociales.

Contraindre la sortie du nucléaire

Evoquant la décision de sortie du nucléaire prise après l'accident de Fukushima, Christian Levrat s'est demandé: "saurons-nous passer des orientations générales aux décisions concrètes? A ce jour" a-t-il dit, "Doris Leuthard n'a fermé aucune centrale nucléaire. A nous de l'y contraindre durant les quatre ans à venir."