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Le Conseil des Etats ne veut pas supprimer l'aide sociale aux requérants

La Suisse pourrait durcir la loi sur l'asile (image tirée du film "Vol spécial"). [RTS - Fernand Melgar]
Cette année, près de 30'000 demandes d'asile sont attendues en Suisse. (image tirée du film "Vol spécial"). - [RTS - Fernand Melgar]
L'aide sociale attribuée aux requérants d'asile divise les Chambres fédérales. Ce mercredi, le Conseil des Etats n'a pas voulu du concept du National consistant à ne plus accorder que l'aide d'urgence.

La Suisse ne doit pas couper l'aide sociale à tous les requérants d'asile. Le Conseil des Etats a refusé mercredi d'emboîter le pas au National sur ce point dans la révision de la loi sur l'asile. La décision est tombée par 33 voix contre 9.

Pour la majorité, les demandeurs d'asile qui se comportent correctement doivent continuer de toucher l'aide sociale. En revanche, ceux qui ont commis des actes délictueux, triché dans les procédures ou dans les renseignements fournis aux autorités seraient pénalisés par une réduction ou une suppression des moyens qui leurs sont attribués.

Cette possibilité existe déjà dans la loi, mais dans une formulation non contraignante. A l'avenir, la sanction pécuniaire deviendrait obligatoire pour tous ceux qui ont enfreint la loi ou les procédures.

Les résidents suisses toucheront plus que les requérants

Autre correction apportée à la loi, la majorité a tenu à préciser que l'aide sociale accordée aux requérants "est inférieure" à celle attribuée aux résidents suisses. Jusqu'ici, la réglementation prévoit uniquement que cette aide "peut différer de celle accordée aux résidents suisses".

Dans les faits, l'aide sociale est déjà en moyenne 30% plus basse que celle que touchent les autres personnes domiciliées en Suisse, a expliqué Christine Egerszegi (PLR/AG) au nom de la commission. Les cantons et les communes sont opposés à sa suppression.

Couper les moyens de survie et l'encadrement aux demandeurs revient à le faire traîner dans les rues toute la journée, d'après Christine Egerszegi. Cela entraînerait des problèmes, a renchéri Stefan Engler (PDC/GR). Pour lui, les demandeurs qui se comportent bien ou les familles avec des enfants méritent d'être accueillis dans la dignité.

Personnes réelles

Simonetta Sommaruga a abondé en ce sens. Le concept du National consistant à n'accorder que l'aide d'urgence est contradictoire, a jugé la conseillère fédérale. Et d'appeler les élus à se souvenir que les décisions en matière de politique d'asile frappent des personnes réelles.

This Jenny (UDC/GL) aurait voulu pour sa part supprimer l'aide sociale et n'attribuer que l'aide d'urgence - versée aujourd'hui aux personnes déboutées - à tous. Il faut prendre des mesures pour réduire l'attrait de la Suisse parmi les demandeurs d'asile, a-t-il plaidé en vain, critiquant le fait que certains s'habillent mieux que lui et portent des vestes en cuir. Des demandeurs refusent d'être logés dans des centres où nous dormons lors des cours de répétition, a renchéri Peter Föhn (UDC/SZ).

ats/aduc/pym

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Les autres décisions en bref

Le Conseil des Etats s'est prononcé par 25 voix contre 20 pour exclure le refus de servir dans l'armée ou la désertion comme motif d'asile. Cette disposition frappera surtout les Erythréens.

Et ceci malgré l'avis de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga qui a souligné que c'était déjà le cas dans la loi actuelle, que ce n'était pas une spécialité suisse et qu'il était donc encore moins nécessaire de le faire dans l'urgence.

Les ambassades de Suisse seront également rayées de la liste de la liste des lieux où une demande d'asile peut être déposée.

Cette disposition introduite par le Conseil national a été avalisée par 30 voix contre 11.

Simonetta Sommaruga avait relevé que leur nombre a explosé: on en dénombrait plus de 7000 en 2011 et actuellement plus de 14'000 demandes sont en suspens dans les représentations suisses à l'étranger. Ce qui représente une lourde charge administrative.

La création de centres fédéraux pour les requérants qui menacent la sécurité et l'ordre public a également passé la rampe avec 33 voix contre sept.

La Confédération pourra utiliser ses installations durant une année au maximum sans avoir l'autorisation des communes et des cantons.

Les cantons veulent de tels centres mais aucun n'en veut sur son territoire, a observé Simonetta Sommaruga.