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Le refus du RER neuchâtelois interpelle la presse romande

RER [SANDRO CAMPARDO]
La déception des partisans du TransRUN neuchâtelois à l'annonce du résultat dimanche à Neuchâtel. - [SANDRO CAMPARDO]
La presse romande commente abondamment les résultats des votations de dimanche. Les objets fédéraux et la fumée passive, mais surtout le rejet du RER neuchâtelois, le TransRUN, qui, pour la plupart des commentateurs, révèle une rupture entre autorités et électorat dans le canton.

Les journaux de ce lundi saluent dans leur ensemble le non à l'initiative sur la fumée passive sorti des urnes dimanche. Ils voient dans le choix du peuple une victoire pour la liberté individuelle et pour le fédéralisme.

Les deux autres initiatives soumises à votation, celle en faveur de la promotion de l'enseignement musical et celle pour la sécurité du logement à la retraite, n'ont suscité que peu de commentaires, en particulier dans la presse romande. Retrouver tous les résultats: TransRun et initiative contre la fumée passive rejetés

Crise de confiance à Neuchâtel

En revanche, la presse romande commente largement le refus du projet de RER-TransRUN dans le canton de Neuchâtel. Les éditorialistes évoquent le rendez-vous manqué des Neuchâtelois ainsi que la rupture entre population et autorités politiques.

TransRun devait relier Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.
TransRun devait relier Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.

Neuchâtel a tout jeté dimanche, l'eau du bain, le bébé et même la baignoire, constatent "24 Heures" et la "Tribune de Genève". Parlant de législature perdue, les deux quotidiens estiment que la population n'a plus confiance dans ses autorités, qu'"elle aurait refusé n'importe quel projet venant de ces politiciens qui étalent leurs dissensions au grand jour".

"Neuchâtel a raté un train, d'un souffle", relève le "Quotidien jurassien". "Le petit non neuchâtelois au TransRUN n'exprime pas moins la grande frilosité de ce canton qui a perdu son audace, sa confiance en lui et en ses autorités politiques. Neuchâtel continue à se déchirer entre ses montagnes et son littoral."

 "Le Courrier" parle de choix du repli. Malgré la courte victoire du non, pour moins de 400 voix seulement, "le canton a bel et bien perdu une occasion unique de se projeter dans l'avenir avec un projet qui devait permettre de rapprocher les différentes régions du canton mais aussi ce dernier du reste de la Suisse".

"Le Temps" assimile la votation à une gifle, exprimant les doutes du peuple quant à la capacité de l'Etat à assumer les 560 millions de francs revenant au canton et aux communes avec le TransRUN. Pour le quotidien, la réduction des salaires de la fonction publique en 2013 et l'assainissement de la caisse de pension publique ont pesé dans la balance.

Gueule de bois

Pour "L'Impartial" et "L'Express", le non va bien au-delà du seul résultat et met à mal la cohésion cantonale, eu égard à un Haut qui a voté oui contre le reste du canton, à l'exception notable notamment de la ville de Neuchâtel. Les journaux neuchâtelois s'étaient activement engagés en faveur du projet de transport public.

L'éditorial commun aux deux titres s'intitule "Chambrelien capitale cantonale", du nom de la gare où les trains devront continuer à rebrousser chemin entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds jusqu'à nouvel avis. Il mentionne encore le fait que "ce matin le canton de Neuchâtel se réveille avec une sacrée gueule de bois".

"La Liberté" souligne la crise de confiance qui affecte Neuchâtel. "Effrayé par le gouffre des finances cantonales, le peuple a peut-être raté l'occasion de combler le fossé qui se creuse entre le Haut et le Bas", note le quotidien fribourgeois en relevant aussi la baffe reçue par Claude Nicati, le conseiller d'Etat en charge du dossier.

ats/pym

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