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Les chemins de fer suisses bénéficieront de plus de moyens

Durant le premier semestre 2012, le nombre de passagers/kilomètre dans les trains suisses est passé de 8,7 milliards à 8,5 milliards. [Laurent Gillieron]
Durant le premier semestre 2012, le nombre de passagers/kilomètre dans les trains suisses est passé de 8,7 milliards à 8,5 milliards. - [Laurent Gillieron]
Le National a approuvé lundi à l'unanimité une hausse de l'enveloppe globale à 9,449 milliards de francs pour 2013-2016 pour les chemins de fer. Il a aussi choisi de priver les hooligans de transports publics et d'autoriser les terrasses sur la voie publique sans permis l'été.

Les chemins de fer disposeront d'une enveloppe globale de 9,449 milliards de francs pour les années 2013-2016. Après le Conseil des Etats, le National a approuvé lundi à l'unanimité trois arrêtés fédéraux sur le financement de l'infrastructure ferroviaire.

Dans le détail, les CFF recevront 6,624 milliards de la Confédération et les compagnies de chemins de fer privés 2,825 milliards, a indiqué, pour la commission, Viola Amherd (PDC/VS). Ces fonds serviront à l'exploitation, l'entretien et la maintenance de l'infrastructure.

Maintenir en l'état actuel

Quelques extensions mineures du réseau sont prévues, mais l'objectif principal reste son maintien en l'état actuel, a rappelé en substance la ministre des transports Doris Leuthard. Tous les groupes ont soutenu le financement.

"Il s'agit de la cinquième convention de prestations entre la Confédération et les CFF. L'outil est rôdé et fonctionne bien", a relevé Max Binder (UDC/ZH). "Neuf milliards de francs, c'est une grosse somme, mais la contrepartie est évidente, aussi pour l'économie", s'est enthousiasmé Phillip Hadorn (PS/SO).

Devant la hausse de la demande, il est important de garder un haut niveau de qualité, a renchéri Luc Barthassat (PDC/GE). Les Verts ont toutefois dénoncé le fait que l'accroissement des moyens se fasse en partie grâce à la hausse du prix du sillon. "C'est joli pour les comptes de la Confédération, mais au final ce sont les usagers et les transporteurs de marchandises qui paient la facture", a lancé Franziska Teuscher (BE). "Il est normal que tous les acteurs participent à la hausse des coûts, en vertu du principe de causalité", a rétorqué Max Binder.

L'utilisation des rails plus chère

Depuis cette année et jusqu'en 2016, les compagnies de chemin de fer payeront 200 millions de plus aux gestionnaires de l'infrastructure, comme CFF Infrastructure ou BLS Netz, afin d'utiliser les rails. Le reste de la manne sera puisé dans le fonds pour les transports publics (FTP), normalement utilisé pour les grands projets ferroviaires.

Sur la période 2013-2016, la perte pour le FTP se monte à 650 millions de francs. Cela ne devrait toutefois pas avoir de répercussions sur les projets en cours, a rassuré Doris Leuthard. C'est sans doute la dernière fois qu'un projet de financement de l'infrastructure ferroviaire fait l'unanimité, a souligné Franziska Teuscher.

Pour la prochaine période, qui débute en 2017, on devrait passer par le projet Financement et aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF). Les discussions seront alors vives, "voire même explosives", a lancé Mme Teuscher. Avec le FAIF, on débattra aussi du financement des investissements, avec des combats entre régions à la clé, a renchéri Kurt Fluri (PLR/SO).

ats/jgal

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Pas de transport public pour les hooligans

Le Conseil national a accepté lundi de serrer la vis en adoptant à 135 voix contre 26 une motion visant à permettre aux transports publics d'expulser les hooligans.

Si le Conseil des Etats donne son aval, la loi devrait être modifiée afin que les personnes portant atteinte à la sécurité et à l'ordre publics puissent être exclues de l'obligation de transporter. Actuellement, il n'est pas possible de renvoyer les personnes munies d'un titre de transport valable.

Un autre texte en faveur de jugements plus rapides a en revanche été rejeté par 101 voix contre 66 pour des raisons d'autonomie des cantons. L'objectif était de réduire au maximum le laps de temps entre l'acte de violence et son jugement afin de dissuader les fauteurs de trouble potentiels.

L'électromobilité davantage encouragée

Le Conseil fédéral va encourager davantage le développement des véhicules électriques en Suisse et la recherche dans ce domaine. Le National a adopté lundi par 115 voix contre 60 une motion en ce sens de sa commission de l'énergie, à laquelle le gouvernement est favorable.

Les véhicules hybrides ou électro-hybrides consomment quatre fois moins d'énergie par kilomètre que ceux à essence, a affirmé Roger Nordmann (PS/VD), au nom de la commission. Or les stations de charge manquent et la recherche avance lentement. Seule l'UDC et une partie du PLR se sont opposés à un encouragement étatique. "Le développement dans ce domaine est très rapide", a fait valoir en vain Walter Wobmann (UDC/SO). De plus, avec l'abandon du nucléaire, le courant alternatif ne suffira pas pour alimenter les véhicules électriques, a-t-il affirmé. Et de mettre en doute le bilan écologique de ces voitures.

L'encouragement demandé est raisonnable et les mesures vont dans le bon sens, a répondu Doris Leuthard. L'électromobilité présente beaucoup d'avantages dans la volonté actuelle de réduire les émissions de CO2. Aujourd'hui, elle est coûteuse, mais cela va certainement changer ces vingt prochaines années.

Plus de permis pour les terrasses durant l'été

Les restaurateurs disposant d'une autorisation de la police du commerce pourront installer une terrasse sur la voie publique durant l'été sans obligation d'obtenir un permis de construire. Le Conseil national a transmis tacitement lundi une motion d'Adrian Amstutz (UDC/BE).

Le Conseil des Etats a entretemps légèrement modifié le texte afin de laisser la possibilité au Conseil fédéral de légiférer via une ordonnance, une formule plus souple que via la loi sur l'aménagement du territoire, comme le proposait initialement la motion.

Le gouvernement est d'accord avec l'objectif de réduire la bureaucratie, a dit la conseillère fédérale Doris Leuthard. Mais l'ordonnance ne sera pas facile à modifier, car il s'agit moins d'une question d'aménagement du territoire que de bruit, la plupart des oppositions de voisins portant sur les nuisances sonores.