La banque UBS a rendu un fier service à la Confédération. C'est elle qui a mis au courant le Service de renseignement fédéral des agissements suspects de l'un de ses collaborateurs. Les informations transmises ont permis d'identifier le fonctionnaire fédéral responsable du vol d'un nombre impressionnant de données confidentielles, rendu public le jeudi 27 septembre dernier par le Ministère public de la Confédération.
C'est Le Matin Dimanche du 30 septembre qui révèle l'implication d'UBS dans la résolution de cette affaire. L'informaticien indélicat du Service de renseignement de la Confédération (SRC) a voulu ouvrir un compte numéroté auprès d'une filiale bernoise de l'établissement bancaire le 18 mai. Il s'annonce comme "employé du Département de la défense". Le conseiller en clientèle approché, trouvant cela suspect, avertit sa hiérarchie. Une semaine plus tard, le 24 mai, UBS alerte le SRC, qui constate un vol de données.
Proposition de vente des données
Ce même jour, le conseiller fédéral Ueli Maurer est mis au courant de l'affaire. Quant au Ministère public de la Confédération, il est informé le lendemain après-midi. Il instruit une procédure. La perquisition au domicile de l'informaticien révélera l'étendue des données "sorties" du SRC.
Des disques durs remplis d'informations confidentielles sont saisis. Les enquêteurs trouvent aussi un document qui accable le fonctionnaire fédéral: une lettre rédigée dans un anglais approximatif proposant la vente des données. Les informations volées sont réparties en plusieurs catégories de prix.
Ueli Maurer n'a pas voulu commenter l'information. L'UBS n'a pas non plus voulu prendre position.
rber
Accusations de mobbing
Le journal dominical indique que l'informaticien arrêté entretenait des relations difficiles avec son environnement professionnel, en particulier avec son nouveau chef.
Se plaignant de mobbing au sein de son service, il s'est retrouvé récemment plusieurs fois en arrêt maladie.
Le détail des données volées
Les données volées par l'informaticien sont principalement formées de messages électroniques du SRC.
En fait, le fonctionnaire fédéral a copié l'entier du serveur mail du SRC, et a aussi eu accès à des messages provenant d'autres serveurs.
Par le biais de ces messages, il a eu accès à d'innombrables documents attachés: des rapports confidentiels adressés au Conseil fédéral, des rapports secrets de services de police ou de renseignements étrangers.
Malgré le téléchargement massif de ces données, rien n'a été décelé et le voleur a pu sortir des disques durs des locaux sécurisés du SRC.