Les opposants à la révision de la loi sur les épizooties, soumise au vote le 25 novembre, veulent pouvoir avoir le choix de vacciner leur bétail. Ils craignent une généralisation de "l'horreur" subie par certains éleveurs suite à l'obligation de vacciner contre la maladie de la langue bleue.
Les opposants ont choisi une ferme de l'Oberland zurichois, à Pfäffikon (ZH), pour lancer leur campagne jeudi. Plusieurs éleveurs sont venus expliquer leurs expériences dans le cadre de la campagne de vaccination obligatoire contre la maladie de la langue bleue lancée en 2008.
L'un d'entre eux a parlé d'"horreur". Treize de ses vaches ont été vaccinées et depuis, toutes sont mortes, a-t-il rapporté, selon le dossier de presse. Le paysan a en outre fait l'objet de poursuites pour avoir refusé que ses vaches soient à nouveau vaccinées.
Une "atteinte à la protection des animaux"
Alors que l'Office fédéral vétérinaire (OVF) considère sa lutte contre la langue bleue comme un succès, les opposants y voient la preuve qu'il est nécessaire que les éleveurs puissent garder la liberté de décider de vacciner leur bétail.
Ils considèrent que les vaccinations obligatoires sont une "atteinte à la protection des animaux". En effet, les préparations sont généralement toxiques, affirment les opposants.
Elles causent des lésions chez de nombreux animaux et la nouvelle loi ne prévoit pas d'indemnisation, dénoncent les opposants. Par ailleurs, des résidus de médicaments se retrouvent aussi dans les assiettes des consommateurs.
Des questions sur les vaccins et les stocks
La nouvelle loi risque en outre d'engendrer des frais élevés dûs notamment à l'élimination des stocks de vaccins inutiles. Cette explosion des coûts sera répercutée sur les détenteurs d'animaux, les contribuables et les consommateurs.
La révision de la loi sur les épizooties prévoit de renforcer le rôle de la Confédération dans le cas de propagation de maladies animales. Celle-ci pourra intervenir plus rapidement et de manière plus active, notamment en achetant des vaccins assez tôt. Les compétences de l'Office vétérinaire fédéral seront également augmentées.
Le texte, adopté par les Chambres fédérales en mars, a fait l'objet d'un référendum. Le comité référendaire est composé de plusieurs agriculteurs, alors que l'Union suisse des paysans (USP) soutient le texte.
La position de l'USP est "tout simplement embarrassante", a déclaré jeudi le député au Grand Conseil zurichois et membre du comité Urs Hans. Parmi les organisations qui rejettent la révision figurent Bio Suisse et l'organisation syndicale paysanne Uniterre.
ats/jzim