Les coûts de la participation suisse aux accords Schengen/Dublin de l'Union européenne sont 14 fois plus élevés que ce que promettait le Conseil fédéral en juin 2005. La barre des 100 millions de francs sera dépassée l'an prochain.
"Quelque 100 millions de francs ont été budgétisés pour 2013", a déclaré à l'ats Guido Balmer, suppléant du chef de l'information du Département fédéral de justice et police (DFJP). Il confirmait une information de la Radio alémanique DRS. Cette somme représente environ 8 millions de plus que pour l'année en cours, poursuit Guido Balmer. Pour les années 2014 à 2016, des montants de moins de 100 millions sont budgétisés.
Systèmes informatiques en cause
Comme le DFJP l'avait constaté au printemps 2011 déjà, c'est surtout la mise en oeuvre des systèmes informatiques qui a coûté ces dernières années plus que prévu en 2005. La contribution helvétique au Fonds pour les frontières extérieures de l'UE a aussi crû durant les mêmes années. En 2011, le total des dépenses est néanmoins resté 14 millions de francs au-dessous du budget prévu.
"Certains coûts n'ont tout simplement pas été intégrés dans les calculs" en 2005, a répondu la ministre de la justice Simonetta Sommaruga à "Radio DRS". Ceux-ci sont maintenant nettement plus élevés que ce que le Conseil fédéral évoquait au cours de la campagne de votation. Il était alors question de "7,4 millions de francs par an en moyenne".
Il est malgré tout prévu de consolider la coopération dans le cadre des accords Schengen/Dublin. "Nous savons que des tâches complexes vont bientôt pointer à l'agenda", a précisé Simonetta Sommaruga. "La Suisse a intérêt à ce que Schengen contrôle bien les frontières extérieures", a-t-elle relevé, en rappelant l'exemple de la Grèce.
ats/cab
Schengen-Dublin en bref
La convention de Schengen promulgue l'ouverture des frontières entre les pays signataires.
Le territoire ainsi créé est appelé "espace Schengen", du nom du village luxembourgeois de Schengen, où a été signé l'accord entre les cinq États concernés à l'époque le 14 juin 1985.
L'espace Schengen comprend actuellement 26 États.
L'accord de Dublin pose pour principe qu'un seul État membre est responsable de l’examen d’une demande d’asile.
L'objectif est d’éviter que les demandeurs d’asile soient renvoyés d'un pays à l’autre mais également d'éviter l’abus du système par la présentation de plusieurs demandes d’asile par une seule personne.
La Suisse peut donc renvoyer un requérant dans le premier pays dans lequel celui-ci a déposé une demande.