Après l'échec des référendums contre les accords fiscaux avec l'Allemagne, l'Autriche et le Royaume-Uni, il ne reste plus qu'un seul objet soumis au peuple le 25 novembre: la loi sur les épizooties qui vise à renforcer les compétences fédérales en matière de prévention. Elle permettra entre autres d'interdire la vente de chiots importés d'Europe de l'Est.
Eviter la résurgence de la langue bleue ou la grippe aviaire
"Cette loi n'a rien à voir avec les vaccins et la vaccination: il n'y a pas de changement dans ce domaine", a relevé lundi le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Le chef du Département fédéral de l'économie (DFE) a souligné qu'il s'agissait avant tout d'appliquer le principe "mieux vaut prévenir que guérir" et de tenir compte du fait que les épizooties, comme le montre l'exemple de la grippe aviaire, ne connaissent pas les frontières.
Les experts craignent en effet que l'accroissement du commerce international des animaux ne laisse la porte ouverte à l'arrivée en Suisse de nouvelles maladies ou à la résurgence de maladies éradiquées, comme la maladie de la langue bleue ou la grippe aviaire, la peste équine ou la fièvre aphteuse.
Renforcer le rôle de la Confédération
La révision de la loi sur les épizooties entend coordonner sur tout le territoire suisse la prévention des épizooties en conférant à la Confédération un rôle directeur. En cas de risque de nouvelles maladies, il faut pouvoir agir rapidement à l'échelon national. La Confédération pourra acquérir et gérer une banque de vaccins.
L'Office vétérinaire fédéral (OVF) devra se charger de la prévention: il s'agira de procéder à l'analyse systématique des moustiques, vecteurs potentiels d'épizooties, ou de sensibiliser les détenteurs d'animaux aux symptômes, afin de détecter plus rapidement ces maladies.
ats/vtom
Bannir les importations incontrôlées
La révision prévoit d'interdire le colportage de tous les animaux, afin d'interdire le commerce incontrôlé des chiens.
Des chiots importés d'Europe de l'Est sont en effet régulièrement vendus sur des parkings en Suisse.
Ces animaux sont souvent malades, pas vaccinés contre la rage et insuffisamment socialisés.
Ce genre de vente doit être interdite et punie pénalement, mais les ventes de chiens effectuées par les éleveurs, les pensions ou les refuges ne sont pas concernées par l'interdiction.
Des maladies proches des frontières suisses
Les pays voisins ont aussi dû faire face à des foyers de maladies qui n'ont pas encore traversé la frontière, comme l'anémie infectieuse équine, le besnoitiose des bovins (prolifération de kystes dus à un protozoaire).
La rage est réapparue en Italie et d'autres épizooties pourraient toucher la Suisse à tout moment, comme la fièvre aphteuse, la peste équine ou la fièvre du Nil occidental.