1912-1957: création et jeunesse
En 1848, après le Sonderbund, le Conseil fédéral n'était composé que de radicaux, une situation qui dure près de 50 ans, jusqu'à la démission de l'un d'eux en 1891. L'Assemblée fédérale accepte alors d'intégrer un candidat de compromis, le conservateur Joseph Zemp, qui aurait l'étiquette PDC aujourd'hui.
Porté par ce succès, les conservateurs catholiques lancent en 1912 un mouvement, le Parti conservateur populaire, à savoir l'ancêtre du Parti démocrate-chrétien. C'est ce moment-clé que le parti choisit comme date de fondation.
Durant ses premières années d'existence, le parti reprend peu à peu le pouvoir dans plusieurs cantons catholiques, comme en Valais, à Fribourg ou en Suisse centrale. Dans la foulée, il redevient un parti d'importance nationale.
Nouveau succès en 1919: quand le scrutin proportionnel est introduit au Conseil national, le Parti conservateur populaire en profite et Jean-Marie Musy est élu au gouvernement. Le parti centriste compte désormais deux des sept sièges au Conseil fédéral.
1954-1970: heure de gloire et formule magique
Entre 1954 et 1958, c'est l'heure de gloire du parti, qui compte trois conseillers fédéraux. Sur le plan suisse, sa force électorale culmine à 23,4% des suffrages en 1963.
En 1957, le parti change de nom pour s'appeler le Parti conservateur chrétien-social.
Deux ans après, le parti abandonne un siège au Conseil fédéral dans le cadre de l'instauration de la fameuse formule magique et de l’entrée des socialistes au gouvernement (2 PLR, 2 PDC, 2 PS, 1 UDC). Il est l'un des partis forts du Conseil fédéral.
1970-1995: stabilité et changement de nom
En 1971, l'aile chrétienne-sociale du parti fait défection et fonde un parti propre. Le Parti conservateur chrétien-social prend dans la foulée son nom actuel et devient le Parti démocrate-chrétien.
Dans les années 70 et 80, le PDC perd certes des électeurs, essentiellement au profit de l'UDC, mais conserve entre 18 et 20% de l'électorat suisse.
2003-2012: affaire Metzler et érosion
A partir des élections fédérales de 1995, l'érosion de l'électorat du PDC se fait de plus en plus forte et le parti passe pour la première fois sous la barre des 18%, à 16,8%. Il parvient néanmoins à conserver une forte représentation au Conseil des Etats (16 sénateurs).
2003 représente l'année noire du PDC. Lors des élections fédérales, le parti ne gagne que 14,4% des voix. Peu après, la fameuse formule magique vole en éclats. Le 10 décembre de cette année, l'Appenzelloise Ruth Metzler est éjectée du Conseil fédéral au profit de l'UDC Christophe Blocher.
Le PDC n’a dès lors plus qu’un représentant au Conseil fédéral, Joseph Deiss, qui a cédé sa place en 2006 à Doris Leuthard. L'Argovienne reste à ce jour la seule à représenter démocrate-chrétienne au gouvernement.
En 2007, le PDC fait aussi parler de lui en s'associant à la gauche et à certains PLR pour éjecter Christoph Blocher du gouvernement au profit d'Eveline Widmer-Schlumpf.
Les démocrates-chrétiens ont en outre tenté à plusieurs reprises de reconquérir un deuxième siège, sans y parvenir, notamment quand Urs Schwaller tente de conquérir le siège PLR laissé vacant par Pascal Couchepin, mais le Fribourgeois doit déchanter et laisser le PLR neuchâtelois Didier Burkhalter entrer au gouvernement.
2012: et après?
En 2011, les élections fédérales conduisent à un nouvel émiettement du centre, notamment à cause de la montée des Vert'libéraux et du Parti bourgeois démocratique. Le PDC passe de 14,5% à 12,3% des suffrages. Il reste néanmoins le premier parti du Conseil des Etats avec 13 représentants et il dispose de 29 sièges au Conseil national. S’y ajoutent deux élus évangéliques intégrés au groupe parlementaire PDC.
Depuis lors, le parti plaide pour un renforcement du centre et des alliances stratégiques avec les Vert'libéraux et le PBD. Il se veut le premier parti du centre et son moteur. Il est également toujours très bien implanté dans les cantons catholiques, comme le Valais, le Jura et Fribourg.
Et de se projeter sur la prochaine échéance fédérale: "En 2015, nous voulons deux sièges de plus au Conseil national et 15% des suffrages sur le plan national", affirme le président du parti Christophe Darbellay. Le parti n'a en outre pas perdu tout espoir de recupérer ce fameux deuxième siège au Conseil fédéral.
Frédéric Boillat