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Le ministre de l'Economie veut plus de manuels, moins d'intellectuels

Des lycéens lors du baccalauréat 2010, le 17 juin 2010 au lycée La Fontaine à Paris.
Les formations théoriques développent moins la créativité et le pragmatisme, estime le ministre.
Le nombre de lycéens doit baisser pour que la Suisse reste compétitive, estime le ministre de l'Economie. Johann Schneider-Amman ne veut cependant pas que l'Etat contrôle le taux de maturité.

Plus les détenteurs d'une maturité fédérale sont nombreux, plus le taux de chômage est élevé. Ce lien est clairement visible en France ou en Grande-Bretagne, assure Johann Schneider-Ammann.

En Suisse, ce travers guette avant tout les cantons romands. Pour le ministre de l'Economie, interviewé par la NZZ am Sonntag, le taux de maturants est plus élevé en Suisse romand qu'outre-Sarine, ce qui s'accompagne d'un taux de chômage également supérieur.

Pour Johann Schneider-Ammann, le nombre de personnes souhaitant obtenir une maturité doit diminuer.

Un peu d'intellectuels, beaucoup de manuels

Le conseiller fédéral compare la société à une pyramide. Le sommet, composé d'intellectuels, doit être soutenu par un large socle de personnes aux compétences avant tout manuelles. Il est important que ce principe soit intégré au système de formation.

Johann Schneider-Amman avait affirmé comprendre la décision de la direction de Tornos. [Martin Ruetschi]
Johann Schneider-Amman avait affirmé comprendre la décision de la direction de Tornos. [Martin Ruetschi]

"C'est la seule manière pour nous de rester compétitifs et innovants tout en gardant un taux de chômage bas", assure le conseiller fédéral. Les personnes qui n'ont pas eu de formation axée sur la théorie sont aussi celles qui se révèlent les plus mobiles, créatives et pragmatiques en entreprise.

Le marché va faire le travail

Le conseiller fédéral ne veut toutefois pas que l'Etat contrôle le taux de maturité. "Je pars du principe que la marché du travail va continuer à le réguler, même si cela se fera avec un certain effet retard".

Il ne veut pas non plus rendre plus difficile l'accès aux études. "Mais ce serait une erreur si l'augmentation du nombre d'étudiants devait entraîner une baisse des exigences et ainsi du niveau des hautes écoles", prévient-il encore.

ats/bri

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