La libéralisation du commerce de fromage avec l'Union européenne a dopé les exportations et a augmenté la consommation en Suisse, selon une étude réalisée pour le compte de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) tire un bilan positif après cinq ans de libre-échange complet.
Alors que l'ouverture des marchés suscite généralement des réticences dans les milieux agricoles, cet exemple montre que pour le secteur des fromages, elle a eu des effets bénéfiques, a relevé le sous-directeur de l'OFAG Jacques Chavaz.
Augmentation de plus de 10'000 tonnes de fromage
Depuis 2003, les quantités exportées dans l'UE ont progressé de 2,9% par an et leur valeur monétaire de 2% en moyenne. En 2011, la Suisse a vendu 50'100 tonnes de fromages à l'Europe (sans la fondue prête à l'emploi) pour une valeur totale de 421 millions de francs et en a importé 48'900 tonnes pour un montant de 361 millions de l'UE.
Malgré un ralentissement dû à la cherté du franc suisse, les exportations ont augmenté l'an dernier de 10'200 tonnes et 76 millions par rapport à 2003.
Les fromagers suisses ont aussi réussi à contre-carrer la chute des ventes d'Emmentaler (recul de 32% des exportations entre 2003 et 2011) en innovant et en accroissant les parts de produits frais et à pâte mi-dure.
Hausse des importations
Pendant ce temps, les importations en provenance de l'UE ont augmenté à raison de 5,5% en volume et de 2,9% en francs par année. Les consommateurs helvétiques sont surtout friands de fromages frais et à pâte molle bon marché, issus principalement d'Italie, France et Allemagne.
Autre effet positif de l'accord, l'offre s'est diversifiée, entraînant une hausse de la demande indigène. La consommation par personne a crû de 12% depuis 2000, pour atteindre 21,44 kg par an en 2011.
Le libre-échange n'a pas eu de véritable incidence sur les prix à la consommation. La tendance serait à une légère baisse, notent les auteurs de l'étude.
ats/hend
Vers la libéralisation du secteur laitier avec l'UE
Après le commerce de fromage, la prochaine étape pourrait consister à libéraliser le secteur laitier avec l'UE. Le Conseil national a adopté une motion chargeant le gouvernement de peser le pour et le contre d'une ouverture sectorielle. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.