Alors que l'incertitude est totale sur l'avenir de la chaîne anglophone dont la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) veut se séparer, le canton de Genève lui apporte son soutien appuyé dans un courrier adressé au diffuseur public national.
Un sauvetage semé d'embûches
La SSR a annoncé ce printemps sa décision de se séparer de WRS, basée à Genève, et plusieurs repreneurs se sont déclarés intéressés. Elle dira le 14 décembre prochain quel(s) dossier(s) elle soutiendra. Mais WRS ne sera pas sauvée pour autant, puisqu'il faudra encore que l'Office fédéral de la communication (OFCOM) et le Conseil fédéral décident de l'octroi ou non d'une concession privée à WRS. Or, toutes les concessions de radios ont déjà été attribuées pour dix ans et la volonté de conserver une radio anglophone en Suisse ne fait pas l'unanimité.
L'un des derniers espoirs des défenseurs de WRS est donc d'obtenir un soutien officiel du monde politique et c'est précisément l'objectif de la lettre genevoise. Interrogé dans "Forum" (RTS La Première), Pierre Maudet, conseiller d'Etat en charge de la Genève internationale, précise que le courrier réaffirme le soutien du gouvernement cantonal au principe d'une radio anglophone et à sa dimension de service public. L'exécutif genevois tient à veiller à ce que cette privatisation se passe dans les meilleures conditions possibles "pour ne pas la tuer mais lui permettre une transition favorable".
Dans l'intérêt de la Genève internationale
Le Conseil d'Etat genevois considère que la pérennité de WRS fait partie aussi des conditions-cadre de la Genève internationale, "qui débordent du reste du cadre strict du canton de Genève et qui bénéficient à l'ensemble de la Suisse", souligne Pierre Maudet.
Pour l'heure, il est prématuré de dire si le canton serait prêt à aider financièrement WRS, "mais à priori c'est plutôt négatif" ajoute le ministre, qui rappelle la situation financière du canton.
Nadine Haltiner/oang
Le calendrier de la SSR
La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) avait confirmé à la fin du printemps 2012 son intention de se séparer de WRS, dans le cadre d'un "recentrage de l'offre". Elle avait alors annoncé son intention de faire passer WRS "en mains privées ou institutionnelles". Les repreneurs potentiels avaient jusqu'au 1er novembre 2012 pour s'annoncer. La SSR a fait savoir quelques jours plus tard qu'elle avait reçu plusieurs projets et qu'elle choisirait son ou ses projets préférés le 14 décembre afin de les transmettre à l'Office fédéral de la communication (OFCOM). Le dossier sera alors en main des autorités fédérales.