Le Tribunal pénal fédéral (TPF) a reconnu coupable lundi un sexagénaire italien de blanchiment d'argent dans le cadre de la faillite du groupe alimentaire Parmalat. L'ancien manager d'une holding italienne écope d'une peine pécuniaire avec sursis.
La majorité des délits sont frappés par la prescription, a annoncé le juge lundi. Sur les 32 délits que l'acte d'accusation faisait valoir, seuls trois ont pu être retenus.
200'000 francs à rendre
Le prévenu âgé de 63 ans a été condamné à 180 jours-amende à 110 francs avec sursis, soit près de 20'000 francs. Il devra en outre verser 200'000 francs à l'entreprise italienne Hit International, issue du groupe touristique Tanzi où il occupait une fonction dirigeante.
Cette somme correspond à celle qu'il a fait passer sur des comptes tessinois, selon les trois points d'accusation non prescrits. Dans ses plaidoiries, le Ministère public de la Confédération (MPC) estimait la somme totale à quatre millions de francs.
Le TPF a jugé qu'il s'agit d'un cas simple de blanchiment d'argent, contrairement au MPC, qui estimait le cas grave. L'avis du TPF fait que le délai de prescription s'est réduit de 15 à 7 ans.
Ramifications suisses du scandale Parmalat
Pour les juges de Bellinzone, il est clair que l'argent transféré en Suisse était d'origine criminelle. L'accusé parlait, lui, de bonus et d'indemnisations. Le MPC n'exclut pas de faire recours contre le jugement et de maintenir son accusation de blanchiment qualifié.
Le MPC enquête depuis 2006 sur les ramifications suisses du scandale Parmalat, en étroite collaboration avec les autorités judiciaires italiennes. En 2009, le TPF a notamment condamné le fils de l'ex-patron de Parmalat, pour complicité de gestion déloyale et blanchiment.
ats/vtom
Sept ans de prison en Italie
Dans la Péninsule, le sexagénaire a déjà été condamné à sept ans d'emprisonnement en première instance.
Il a été reconnu coupable d'avoir détourné de l'argent du groupe Tanzi entre 1994 et 1996. Cette entreprise était impliquée dans la faillite de Parmalat.
L'affaire Parmalat
Le scandale a éclaté fin 2003 avec la découverte d'un trou de 14 milliards d'euros dans les comptes de l'entreprise qui a obligé Parmalat à se déclarer en banqueroute.
Au bord du gouffre depuis de nombreuses années, le groupe n'avait survécu jusque-là qu'au prix de grossières falsifications de bilan et grâce à des instruments financiers sophistiqués.
En 2011, le groupe français Lactalis a pris le contrôle de Parmalat.