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Le transfert du rail au bus, une idée qui passe mal dans les cantons

Remplacer des lignes de trains par des bus pour des raisons économiques est un projet de l'Office fédéral des transports qui est très loin de faire l'unanimité dans les régions potentiellement concernées.

La proposition de l'Office fédéral des transports (OFT) de remplacer certaines lignes de trains par des bus n'est pas accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par les principaux acteurs concernés. Les cantons estiment déjà tenir compte des coûts et recourir aux bus si nécessaire.

Le projet d'ordonnance propose d'examiner les alternatives économiques des lignes n'atteignant pas une couverture des coûts d'au moins 50%. Environ 175 des 300 lignes ferroviaires régionales sont concernées. L'OFT précise qu'il n'exigera aucune suppression.

Rejet catégorique

La Conférence des directeurs cantonaux des transports publics (CTP) rejette catégoriquement l'idée: les cantons prennent déjà en considération les aspects d'économie publique pour le calcul des coûts, soulignent-ils dans une prise de position. La définition de critères uniformisés ne doit pas se traduire par un transfert massif du rail au bus contre la volonté des cantons.

Aux heures de pointe notamment, l'infrastructure ferroviaire est indispensable. Pour être concurrentiel face au trafic individuel motorisé, un bus doit afficher une capacité suffisante aux heures de pointe et se frayer un passage dans la circulation routière de manière fluide, ce qui implique souvent un aménagement coûteux des routes, retient la CTP.

Economies de bouts de chandelle

Pour Frédéric Bolliger, directeur des Chemins de fer du Jura (CJ), les mesures proposées par l'OFT sont "des économies de bouts de chandelle". Les coûts d'infrastructure et d'entretien restent les mêmes "que vous fassiez passer dix trains ou cinq", souligne-t-il.

Même son de cloche aux transports publics fribourgeois (TPF). "En Suisse romande et à Fribourg en particulier, nous mettons en place un réseau RER qui utilise toutes ses lignes", explique Martial Messeiller, responsable de la communication.

Selon les critères de l'OFT, "le canton n'aurait d'ailleurs plus qu'une ligne, celle reliant Fribourg à Neuchâtel", précise Martial Messeiller, pour qui les propositions de l'OFT sont avant tout à comprendre dans la logique de fonctionnement de la politique fédérale: "On demande des économies et chacun en propose dans son département".

ats/pym

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