1. Le PLR garde son soutien à Christian Varone
Le PLR se trouve dans l'embarras depuis que l'audience de la justice turque sur l'affaire Varone a été reportée au 14 février, soit deux semaines avant l'élection au Conseil d'Etat valaisan (A lire: L'audience du procès de Christian Varone en Turquie est repoussée). Le parti espérait un jugement rapide de l'affaire afin que son candidat puisse se lancer sereinement dans la course au gouvernement.
Le comité directeur a prévu deux réunions pour évoquer l'affaire: l'une mardi 27 novembre pour étudier la situation et l'autre jeudi soir. Il semble que le PLR ait fait son choix: il a décidé de soutenir le commandant de la police valaisanne et de le présenter comme candidat.
Le 6 septembre 2012 au cours d'une assemblée extraordinaire houleuse, le PLR valaisan avait élu Christian Varone en tant que candidat officiel du parti à l'élection au Conseil d'Etat. Au total, 1338 membres avaient choisi le commandant de la police valaisanne. Les deux autres candidats étaient arrivés loin derrière (468 voix pour Marc-André Berclaz et 355 voix pour Lise Delaloye). Christian Varone avait promis qu'il réglerait cette affaire rapidement.
2. Dépôt des listes le 28 janvier
Les listes des candidats au Conseil d'Etat doivent être rendues le 28 janvier, soit deux semaines avant la prochaine audience en Turquie. La tâche du PLR est compliquée car il devra donner le nom de son candidat avant de connaître le sort judiciaire de Christian Varone.
Quatre des cinqs conseillers d'Etat sortants devraient se représenter au gouvernement valaisan en 2013. Il s'agit de la socialiste Esther Waeber-Kalbermatten et des démocrates-chrétiens Jacques Melly, Maurice Tornay et Jean-Michel Cina. Le libéral-radical Claude Roch se retire. Quant à l'UDC, elle devrait présenter Oskar Freysinger, peut-être accompagné de Franz Ruppen (Haut-Valais).
3. Audience du 14 février en Turquie
Une première audience le 25 septembre avait débouché sur un report sur demande de la défense de Christian Varone, qui remettait en cause un rapport d'expert. La deuxième audience a été reportée (sur demande du tribunal, selon la défense de Christian Varone) pour raison d'expertises contradictoires sur la pierre au centre de l'affaire. La présence de Christian Varone n'a pas été requise pour ces deux premières audiences.
La justice turque a prévu une troisième audience le 14 février. Là encore, Christian Varone ne devrait pas se rendre sur place. On ignore si un verdict sera rendu au terme de cette séance. Mais les médias estiment que la procédure pourrait traîner en longueur et tourner à la bataille d'expertises autour de la pierre.
Sous couvert d'anonymat, certains membres du PLR ont jugé que Christian Varone jouait la montre afin de reporter le jugement le plus tard possible. Une condamnation après son éventuelle élection n'aurait alors plus beaucoup d'importance...
4. Election au Conseil d'Etat le 3 mars
C'est donc la grande incertitude pour le Parti libéral-radical en vue de l'élection du 3 mars. Le candidat Varone bénéfice d'une grande popularité au sein de la population valaisanne et aurait de bonnes chances d'être élu. Mais une lourde condamnation pénale après son élection pourrait compliquer son mandat. Quant à choisir un autre candidat, c'est prendre le risque de ne pas le voir élu...
Christian Varone encourt jusqu’à 12 années de prison pour vol de bien culturel. Mais en cas de condamnation, il pourrait ne pas purger sa peine puisqu'il se trouve en Suisse.
Cécile Rais