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Les spécialistes déconseillent le "tout répressif" en matière de drogues

De l'héroïne et le matériel utilisé pour se l'injecter
Genève est la seule ville romande à s'être dotée d'une salle d'injection.
Quatre ans jour pour jour après le "oui" des Suisses à la nouvelle loi sur la toxicomanie, des professionnels des addictions ont appelé jeudi à davantage miser sur la prévention des risques, notamment en Suisse romande.

Des professionnels des addictions ont appelé jeudi à Lausanne à utiliser toutes les mesures à disposition, de la répression à la prévention, pour lutter contre les problèmes de dépendance à la drogue. Quatre ans jour pour jour après le "oui" des Suisses à la nouvelle loi sur la toxicomanie, "le débat reste très politisé", a regretté Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupe romand d'études des addictions (GREA).

Le recours à la répression seule ne suffit pas, ont souligné plusieurs spécialistes. La politique "des quatre piliers" inscrite dans la loi offre d'autres pistes (thérapie, réduction des risques et prévention) qui doivent être mieux développées, rappelle Jean-Félix Savary.

"L'idéologie doit faire place au pragmatisme"

La Suisse reste dans le peloton de queue des pays européens en matière de prévention des addiction. Et cet aspect a été moins développé en Suisse romande qu'en Suisse alémanique. Ainsi, alors que toutes les grandes villes alémaniques disposent d'un centre d'accueil pour les toxicomanes et d'un lieu d'injection, seule Genève a ouvert une telle structure. De même pour la prescription médicale d'héroïne.

"L'idéologie doit faire place au pragmatisme. Un équilibre doit être trouvé entre santé publique, intégration sociale et ordre public", a expliqué Jakob Huber, directeur de Réseau Contact et pionner de la réduction des risques à Berne.

ats/ptur

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Efficacité des mesures socio-sanitaires à Berne

Dans la capitale fédérale, l'approche a démontré son efficacité: en 30 ans, la criminalité liée à la drogue a diminué de 70%, le nombre de personnes dépendantes aux opiacées a baissé de 25% et le nombre d'overdoses a été divisé par deux.

"Les mesures sociosanitaires améliorent la sécurité publique et inversement", a souligné Jean-Félix Savary.