Le système éducatif suisse est bénéfique pour les immigrés, premières victimes de la crise économique. Selon l'OCDE, l'écart en compréhension de l'écrit entre les enfants d'immigrés ayant suivi une scolarisation précoce en Suisse et ceux qui ont rejoint le pays dès 11 ans est peu sensible.
Dans son rapport "Trouver ses marques: les indicateurs de l'OCDE sur l'intégration des immigrés 2012" publié lundi, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a toutefois remarqué le plus faible niveau d'éducation des enfants d'immigrés en Suisse.
L'accès à l'emploi en Suisse reste difficile
En effet, 31% d'entre-eux sont diplômés du supérieur, soit 9% de moins que les enfants de natifs. En Suisse, cette différence se retrouve sur le marché de l'emploi, où les enfants des immigrés trouvent moins facilement du travail.
L'OCDE explique notamment ces écarts par des différences de niveau d'éducation. Septante-cinq pourcents des personnes nées à l'étranger sont toutefois en situation d'emploi, ce qui correspond à un pourcentage supérieur à la moyenne de l'OCDE.
Pour l'OCDE, une scolarisation précoce dans le pays d'adoption est "essentielle". Les gouvernements doivent encourager les migrants qui prévoient de s'installer à faire venir leur famille rapidement.
Un quart de la population née à l'étranger
Les immigrés représentaient en 2010 quasiment 10% de la population des pays de l'OCDE, soit 110 millions de personnes. Cela correspond à une augmentation d'un quart par rapport à 2000.
Avec 26% de personnes nées à l'étranger, la Suisse occupe la 3e place de cette statistique réalisée par l'OCDE.
Ils sont 38% à vivre au Luxembourg. Alors que la proportion d'immigrés a triplé en Espagne entre 2000 et 2010, et a plus que doublé en Islande et en Irlande, quelques pays n'ont pas enregistré d'augmentation majeure, tels que l'Allemagne, les Etats-Unis et la France.
agences/olhor
La crise frappe davantage les immigrés
Dans son rapport, l'OCDE a relevé l'amélioration de la situation des immigrés sur le marché du travail. "Les taux d'emploi ont augmenté dans la quasi-totalité des pays ces dernières années, pour atteindre une moyenne d'environ 65%, inférieure de seulement 2,6 points de pourcentage à celle des autochtones".
Cependant, cette statistique a été mise à mal dans des pays durement frappés par la crise. Ainsi, les taux d'emploi chez les immigrés ont chuté de 70% à 67% aux Etats-Unis, alors qu'ils sont passés de 62% à 57% en Espagne.
D'une façon plus générale, le rapport de l'OCDE constate que la crise économique a frappé plus durement les immigrés que les populations autochtones. Ce constat est particulièrement valable pour des pays comme l'Irlande, la France et l'Italie.