Le Parlement devrait continuer d'élire le gouvernement. Le Conseil national, comme la Chambre des cantons, a refusé mardi par 128 voix contre 43 une élection par le peuple. Il recommande de rejeter l'initiative populaire de l'UDC, sans contre-projet. Le Conseil fédéral est sur la même longueur d'onde.
Le texte de l'UDC, présenté peu après l'éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral, prévoit une élection du gouvernement tous les quatre ans au système majoritaire à deux tours. La Suisse formerait une seule circonscription électorale. Une clause accorde cependant au moins deux sièges aux Latins.
Dangers d'une élection à l'américaine
Une élection du Conseil fédéral par le peuple est une manière d'exprimer son insatisfaction de la politique gouvernementale, a expliqué Andreas Gross (PS/ZH) au nom de la commission. L'initiative de l'UDC ne vise, selon lui, qu'à affaiblir le Parlement.
Les porteurs de l'initiative ont répété sans succès les atouts de leur proposition: "Le Conseil fédéral serait responsable face au peuple et personne d'autre", a souligné Hans Fehr (UDC/ZH).
Le système actuel a fonctionné jusqu'à aujourd'hui et aucun pays n'élit ses ministres, a rappelé Alain Ribaux (PLR/NE). En cas d'élection du Conseil fédéral par le peuple, on entrerait dans l'ère de campagnes électorales chères, à l'américaine.
Qualités du système indirect d'élection
Plusieurs orateurs ont également souligné que même si l'initiative prévoit deux sièges pour les Latins, elle rend pratiquement impossible l'élection d'un Tessinois, le poids électoral des francophones étant quatre fois plus important que celui des italophones. Or le système indirect garantit plus ou moins la représentation proportionnelle de la diversité de ce pays, a rappelé Dominique de Buman (PDC/FR).
D'autres défauts ont été relevés. Notamment le fait que les conseillers fédéraux seraient en campagne permanente et utiliseraient leurs dossiers pour se profiler.
ats/olhor