Le nombre d'adoptions a atteint un record historiquement bas l'an dernier en Suisse. L'Office fédéral de la statistique (OFS) n'a recensé que 509 cas, soit le niveau le plus bas depuis le début des statistiques en 1980, a expliqué "Der Sonntag".
En 30 ans, les adoptions ont reculé d'un tiers, passant de 1600 à 509. Les progrès réalisés par la médecine de la reproduction ne sont pas les dernières causes de cette évolution, selon le Service suisse pour l'adoption basé à Zurich. Auparavant, les couples avec des problèmes de fertilité adoptaient plus souvent un enfant qu'aujourd'hui. Beaucoup tentent en effet d'abord une fécondation in vitro (FIV).
Méthodes interdites
Environ 3000 enfants viennent au monde grâce à la FIV chaque année, rappelle le journal dominical alémanique. En outre, leur nombre tend à augmenter durant ces dernières années. Dans leur désir d'avoir des enfants, les femmes suisses n'hésitent pas à avoir recours à des méthodes encore interdites au pays, comme le don d'ovule ou le recours à une mère porteuse. Elles se rendent donc plus facilement à l'étranger pour en bénéficier.
Une autre raison au recul des adoptions tient à l'accord de La Haye sur la protection de l'enfant. Il stipule notamment qu'en cas d'adoption, il faut tenir compte en premier lieu de parents du pays d'origine avant d'envisager une adoption à l'étranger. De plus, des temps d'attente jusqu'à cinq ans rendent cette pratique plus difficile.
Peu d'enfants "libres"
Cette situation fait qu'en matière d'adoption, la demande est en hausse en Suisse. Le Service suisse pour l'adoption explique qu'il n'y a pas d'âge limite pour adopter mais qu'il devrait se situer durant la période de fertilité biologique. Les couples de plus de 40 ans sont "moins pris en compte".
Selon "Der Sonntag", il n'y a qu'une trentaine d'enfants "libres" chaque année en Suisse. Les nouveaux-nés de cette catégorie viennent en majorité de femmes non mariées originaires des Balkans. Comme les grossesses hors mariage y sont considérées comme une honte, les mères sont parfois enclines à se séparer de leurs bébés pour les donner en adoption.