L'abrogation du service militaire obligatoire s'est attiré mardi les foudres d'une majorité de députés du Conseil national. L'initiative du GSsA, qui vise une armée de milice volontaire, mettrait en péril la sécurité du pays, estiment-ils. Seule la gauche la soutient.
Le Parlement n'a pas encore déterminé sa recommandation de vote au peuple, le débat se prolongeant mercredi. Mais la teneur des premiers débats ne laisse planer aucun doute. L'abrogation du service militaire obligatoire pose plus d'inconvénients que d'avantages, ont relevé les rapporteurs de commission.
Sous-effectifs en question
Avec la proposition du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), on ne parviendrait jamais à l'objectif de 100'000 hommes et l'armée se retrouverait en sous-effectif, ne pouvant plus réaliser les tâches de sécurité qui lui incombent. "Or la sécurité ne se délègue pas", a souligné Urs Schläfli (PDC/SO).
De nombreux pays ont opté pour une armée professionnelle. Mais ils font souvent face à trop peu de candidats. "Ainsi, l'armée espagnole recrute en Amérique latine, la Grande-Bretagne dans les prisons et la Suède se retrouve en manque de soldats", a rappelé Yvan Perrin (UDC/NE). En outre, le modèle du GSsA n'existe nulle part, a-t-il relevé.
ats/moha
Non au service hors de l'armée
Le National doit aussi se prononcer sur deux contre-projets qui proposent l'obligation de servir mais dans d'autres filières comme les pompiers ou les gardes-frontière.
Ils n'ont guère plus de chances ni à droite ni à gauche. Seuls le PVL et certains Verts se sont montrés ouverts à l'idée d'offrir un plus grand choix aux conscrits.
La gauche estime elle que l'armée actuelle, en surnombre (180'000 hommes), est désuète. "Elle ne répond plus aux menaces qui se profilent comme le terrorisme, le crime organisé, la cyberguerre ou les dangers environnementaux", a déclaré Pierre-Alain Fridez (PS/JU).
L'obligation de servir n'existe plus non plus dans les faits puisque dans certains cantons seuls 45% des conscrits peuvent se déclarer aptes au service.