Thomas Minder et son comité sont descendus jeudi dans l'arène pour défendre leur initiative "contre les rémunérations abusives", soumise en votation le 3 mars prochain. Après cinq ans de débats, le conseiller aux Etats Thomas Minder (Indépendant/SH) peut enfin se lancer dans la campagne en vue de la votation populaire.
"Avidité" des top managers
"Les huit millions de francs injectés dans la campagne des opposants soulignent l'avidité des top managers, défendus par Economiesuisse", a expliqué le Schaffhousois jeudi à Berne. "Nous ne nous laisserons pas non plus impressionner par les résultats des études mandatées par la faîtière de l'économie", a poursuivi l'entrepreneur, qui dit avoir confiance dans le jugement du peuple.
D'autres membres du comité de campagne et membre de l'association ont fait le déplacement à Berne, comme Hans-Ulrich Lehmann et Hansrudolf Schmid, un entrepreneur et un banquier, tous deux alémaniques.
"Notre initiative est également soutenue par des représentants de droite et des milieux économiques", a ainsi démontré Thomas Minder. Cornelio Sommaruga, l'ancien président du CICR, fait également partie du comité national en faveur de l'initiative.
"Peuple contre superbonus"
Le co-initiant Claudio Kuster a écarté un des arguments utilisés par les opposants à l'initiative. Selon ces derniers, le contre-projet indirect pourrait entrer tout de suite en vigueur à l'inverse de l'initiative, qui prendrait plusieurs années. "Dans les faits, l'initiative pourrait plus rapidement produire ses effets", a-t-il insisté.
Quant à l'ancien procureur tessinois Paolo Bernasconi, il a invité les partisans à faire preuve de créativité pendant la campagne, en particulier sur les réseaux sociaux grâce à la plateforme Superbonus 2013. Le professeur et avocat a pris les rênes de l'association "Peuple contre superbonus".
ats/dk
Les opposants craignent un auto-goal
Les opposants, rassemblant les rangs bourgeois et Economiesuisse, ont déjà fait entendre leur point de vue sur l'initiative Minder début décembre.
A leurs yeux, ce texte représente un "cas classique d'auto-goal pour la Suisse", car il menace toutes les entreprises et donc l'emploi, sans toutefois empêcher le versement de salaires ou de bonus excessifs.