L'accès des mineurs aux salles de cinéma sera uniformisé dans presque tous les cantons à partir de janvier. Une commission de 60 membres, formée d'experts ainsi que de représentants du secteur et des autorités, sera chargée de recommander des limites d'âge pour les films au cinéma et sur des supports audiovisuels tels que les DVD.
"Avec la création de la Commission nationale du film et de la protection des mineurs, les disparités cantonales concernant l'âge d'entrée au cinéma prendront fin", a déclaré lundi devant les médias Hans-Jürg Käser, président de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP).
Fixer les limites
Pour fixer les limites d'âge, la commission pourra soit reprendre les propositions de l'organe d'auto-contrôle allemand FSK, soit en faire de nouvelles. Dans les cas où le FSK n'émet pas d'avis, la commission en proposera elle-même.
Il relevait auparavant de la compétence des cantons de fixer l'âge d'entrée au cinéma. Nombre d'entre eux ont transféré cette tâche aux communes. A St-Gall et à Berne, les cinémas devaient eux-même définir les limites, alors que dans d'autres cantons, des commissions existaient déjà.
Disparités régionales
Marc Flückiger, premier président de la nouvelle commission, ne nie pas les disparités régionales intervenant lors de l'évaluation de films. "Les Romands ont par exemple davantage tendance à tolérer des scènes érotiques que les Alémaniques, alors qu'ils sont plus sévères pour la violence", confie-t-il.
Pour Marc Flückiger, cela ne devrait pas poser de problème: "Il existe une double possibilité de recours", souligne-t-il. Quatre membres de la commission, un canton ou le distributeur concerné peuvent faire recours contre la première proposition d'âge émise.
Après décision d'un comité constitué de trois membres de la commission, la possibilité est donnée aux plaignants de faire part de leurs doutes pour la deuxième fois. Dans ce cas, cinq membres de plus se réunissent pour débattre de la limite qui convient.
La nouvelle réglementation n'entrera pas en vigueur au 1er janvier dans tous les cantons. Trois distributeurs ont porté plainte dans le canton de Zurich contre la nouvelle ordonnance sur le cinéma, qui devait rendre possible la transition vers le nouveau système.
ats/aduc
Le cas des film en italien
Comme les films en italien sont monnaie courante au Tessin et qu'ils sont jugés dans une autre langue en Allemagne, les autorités cantonales se sont opposées à la nouvelle réglementation. "Nous nous efforçons de trouver une solution", assure Roger Schneeberger, secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP).
Au moins cinq italophones dans la commission devraient ainsi s'occuper des cas de films en italien.
L'appel à l'harmonisation
L'Association suisse des exploitants et distributeurs de films (ProCinema), l'Association suisse du vidéogramme (ASV), la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) et la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) appelaient depuis six ans à une telle harmonisation.
Côté romand et tessinois, nombreux sont les cantons à ne pas avoir apprécié l'idée selon laquelle la FSK déciderait des limites d'âge, jugeant les divergences culturelles importantes.