Le nouveau président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) de Suisse alémanique, le Schaffhousois Christian Amsler, demande l'introduction d'un numerus clausus dans les sciences sociales et humaines.
"Lorsque l'on constate qu'il y a trop peu d'emplois et beaucoup trop d'étudiants, on doit prendre des mesures même si cela fait mal, a-t-il expliqué mercredi à l'émission de la TV alémanique "10 vor 10".
Un effectif quasi doublé
On assiste à un boom des étudiants en sciences humaines et sociales dans les universités suisses, a constaté le conseiller d'Etat Christian Amsler (PLR/SH). De 1995 à 2011, leur nombre est passé de 28'000 à 43'000. Ce qui représente une croissance de 50% dans un domaine où les possibilités d'emplois sont bien limitées.
Dans une telle situation, Christian Amsler demande d'appliquer des règles semblables à celles déjà en vigueur pour les études de médecine.
sipa/moha
Réactions contrastées
Le POUR:
Le numerus clausus est aussi une solution pour "economiesuisse".
Le libre choix absolu des études n'a que peu d'avenir en Suisse, souligne Rudolf Minsch, en charge des questions de formation au sein de l'organisation faîtière de l'économie.
Selon lui, les universités devraient pouvoir choisir leurs étudiants et le mode de sélection, que ce soit pas des tests d'entrée ou des examens, ou encore par des entretiens préalables.
Les CONTRE:
Le président de la Conférence des recteurs des universités, Antonio Leoprieno, s'oppose quant à lui à de telles limitations.
Selon lui, une évaluation économique ne peut être qu'une évaluation faite à un moment donné et n'est pas orientée vers le futur.
Or, les universités forment les décideurs des prochaines générations et il serait complètement faux de les déterminer en fonction d'indicateurs momentanés de l'évolution de la société.
Le recteur a le soutien des associations d'étudiants.