Marquées par des polémiques, les relations Suisse-UE ont été intenses et globalement bonnes l'an passé, résume le Rapport de politique extérieure 2012 approuvé mercredi par le Conseil fédéral.
Fiscalité débattue
Le rapport souligne que les relations de la Suisse avec l'Italie et la France ont connu "d'importantes améliorations" l'an passé. Les contentieux fiscaux avaient assombri précédemment les relations avec l'Italie, les enrayant parfois, mais le dialogue a repris.
Au chapitre fiscal toujours, un accord révisé sur l'imposition des successions a été paraphé avec la France l'été passé. Les critiques suscitées ont amené la Suisse à demander des discussions supplémentaires. Selon le rapport toutefois, le ton des échanges avec Paris est "amical et pragmatique".
Parmi les points positifs, le document cite l'accord sur l'imposition à la source conclu avec l'Autriche ou celui signé avec l'Allemagne concernant l'aéroport de Zurich-Kloten.
Controverses
Le rapport n'élude pas les controverses liées aux dossiers fiscaux ou à la clause de sauvegarde dans le cadre de la libre circulation des personnes. Les négociations en cours, dans le domaine de l'électricité par exemple, démontrent qu'il reste possible d'approfondir la collaboration avec des Etats européens.
Le rapport relève que la Suisse a redoublé d'efforts pour contribuer à la stabilisation de l'euro et à l'atténuation des répercussions négatives pour l'économie suisse. Elle s'est également investie dans la lutte contre le financement du terrorisme notamment au sein du Forum mondial antiterroriste.
ats/vkiss
Repenser la diplomatie
L'intensité des visites diplomatiques effectuées l'an passé reflète l'importance que la Suisse accorde à sa politique européenne de voisinage. Prudent, le Conseil fédéral souligne que le résultat de ces efforts est en partie encore incertain.
Dans le contexte de la mondialisation, le gouvernement constate un déplacement des rapports de pouvoir traditionnels. Des régions telles que l'Asie de l'Est, l'Amérique latine et les Etats du Golfe gagnent clairement en importance géopolitique.
Dès lors, la Suisse doit développer et consolider ses partenariats stratégiques en Europe et au-delà. Le rapport plaide pour que la Suisse repense sa politique, approfondisse ses relations avec des partenaires stratégiques et renforce son engagement multilatéral.
Sécurité et prospérité importantes
Le Conseil fédéral souligne aussi que la sécurité et la prospérité de la Suisse dépendent fortement d'un contexte international stable. Il s'agit même pour la Confédération d'un axe stratégique de sa politique extérieure.
Cet engagement se traduit par des contributions à la coopération avec l'Europe de l'Est, à l'aide humanitaire ou à la promotion de la paix. La Suisse s'est engagée pour l'abolition de la peine de mort, notamment au sein des Nations Unies. Elles s'est aussi mobilisée en faveur du développement durable par exemple dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.