La Suisse a obtenu le soutien de 52 pays pour que les crimes commis en Syrie soient portés devant la Cour pénale internationale. Selon l’enquête de la RTS, elle transmettra lundi une pétition au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Son objectif: traduire devant la Cour pénale les criminels de guerre syriens, de quelque camp qu'ils proviennent.
Il a fallu plus de 6 mois pour réunir les paraphes. Tout a commencé à Genève en juin lorsque le chef des Affaires étrangères Didier Burkhalter a promis à Kofi Annan l'aide de la Suisse dans la recherche de la paix. En septembre, devant l'assemblée générale de l'ONU à New York, la présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf lançait un appel contre l'impunité des criminels.
Au moins 50 pays
La Suisse attendait le soutien d’au moins 50 pays avant de transmettre sa demande. Plusieurs résistances se sont élevées, s'expliquant, selon Didier Burkhalter, par la "méfiance de pays africains par rapport à l’efficacité de la Cour pénale et l’espoir de nombreux pays que le conflit s’arrête avant de devoir arriver à une telle démarche".
Mais cette pétition a-t-elle des chances d'aboutir? Le conflit en Syrie a déjà fait plus de 60'000 morts et Bachar El-Assad reste sourd aux injonctions. La Russie et la Chine s'opposent aux interventions internationales trop vigoureuses.
A l'ONU de décider
Pour Didier Burkhalter, il faut que la communauté internationale donne un signe aux belligérants actuels et à ceux qui seront engagés dans des conflits futurs.
Seul le Conseil de sécurité des Nations-Unies peut maintenant décider si la démarche helvétique aura une suite, ou si elle s'arrêtera en cours de route.
Emmanuelle Jaquet/David Berger/lan
Importante prise rebelle
Sur le terrain, les combats se sont poursuivis vendredi.
Les rebelles syriens ont remporté une importante victoire en s'emparant du plus grand aéroport militaire du nord du pays.
Dans le passé, les rebelles avaient conquis deux aéroports de moindre importance dans l'est et la région de Damas.
Certains signataires de la pétition
La majorité des pays européens ont signé la pétition suisse.
Quatre pays africains (Botswana, Côte d’Ivoire, Lybie et Tunisie) ont fait de même
Le Japon et quelques pays d'Amérique latine font également partie des signataires.