L'organisation faîtière de l'économie privée helvétique a bloqué des noms de domaines qui auraient pu être utilisés par les partisans de l'initiative sur les salaires abusifs soumis à votation le 3 mars et à laquelle elle est opposée. Il lui a suffi de s'offrir des adresses comme "initiative-minder.ch", "minder-oui.ch" ou "initiative-minder-ja.ch".
Quand l'internaute clique sur ces pages, il est redirigé vers des messages qui dénigrent l'initiative contre les salaires abusifs ou sur des pages d'erreur. Exemple: le site initiative-minder.ch redirige sur une page estampillée d'un grand NEIN rouge. En clair: l'internaute a toutes les chances de tomber sur un site qui décrit point par point pourquoi l'initiative doit être rejetée, ou d'aboutir nulle part.
Une manière de tuer la communication adverse
La guérilla numérique d'Economiesuisse a déjà fait débat. Fin décembre 2012, on découvrait que l'association payait des étudiants pour envoyer des commentaires critiques et négatifs sur l'initiative Minder.
Cette nouvelle manœuvre d'Economiesuisse pour contrer la communication adverse sur la Toile n'a rien d'illégal, mais irrite fortement les défenseurs de l'initiative. Ils y voient une pratique antidémocratique, déloyale et contraire aux valeurs politiques du pays.
Une pratique contraire à l'éthique, mais peu coûteuse
Economiesuisse explique cette pratique par sa stratégie de communication. Elle avoue même que ce n'est pas la première fois qu'elle utilise ce procédé, pourtant peu coûteux; un nom de domaine en ".ch" coûte 17 francs par an.
Loïs Siggen-Lopez/am