A la demande de l'Inspection générale de la police roumaine, l'Académie de police de Savatan va développer un concept de sécurité en Roumanie, Un accord en ce sens a été signé le 20 décembre dernier par le biais d'une ONG suisse mandatée par la Direction de la coopération et du développement (DDC).
L'accord comprend trois volets. Il prévoit le développement d'une police de proximité en milieu rural; il vise à mettre en place un concept de sécurité dans les Carpates - une zone de montagne qui a pour ambition d'accueillir beaucoup de touristes, mais qui ne possède pas la culture sécuritaire qu'on peut trouver par exemple en Valais ou dans les Grisons - et il comprend enfin un dernier axe dédié au maintien de l'ordre, respectivement au développement d'une doctrine qui permettrait d'accueillir de grands événements sportifs.
Faire preuve de modestie
Le lieutenant-colonel Alain Bergonzoli, qui dirige l'Académie de police de Savatan, voit ce projet comme un enrichissement, côté suisse. "Avant tout, il faut avoir un peu de modestie", souligne-t-il. "En essayant de modéliser quelque chose qui a porté ses fruits dans notre pays depuis des années et de le modéliser pour un pays tiers qui essaye de s'améliorer, on doit faire preuve de beaucoup de rigueur et surtout s'adapter à l'environnement qui sera le nôtre dans cette mission-là".
Si tout se passe bien, le concept intégral de sécurité en faveur de la Roumanie sur lequel planche l'Académie de police de Savatan pourra être déployé à fin 2014.
Yves Terrani/oang
Mieux prendre en compte les Roms
Pour les experts de l'Académie de police de Savatan, la mission ne sera pas exempte d'embûches. On peut penser notamment au respect et à la prise en compte des minorités ethniques et en particulier des Roms. Il s'agira de coordonner différemment le travail de la police avec ces minorités.
Le développement d'un concept de police de proximité plus proche de la nôtre que celle qui a cours dans certaines régions de Roumanie permettra peut-être d'identifier d'autres problèmes et - sur le long terme - de trouver des solutions qui se révèleront bénéfiques pour tout le monde.
C'est en tout cas ce qu'espère Alain Bergonzoli, rejoint sur ce point par Jacqueline de Quattro. Pour la conseillère d'Etat vaudoise en charge de la Sécurité et dont dépend l'Académie de police de Savatan, il y a un réel bénéfice à tirer de ce partenariat, s'agissant notamment de la problématique des Roms. "Je crois que c'est extrêmement important de se montrer solidaire, une solidarité responsable, avec les populations les plus défavorisées. Et là, nous avons une carte à jouer."