Coop retire de ses congélateurs des douzaines de barquettes de lasagnes surgelées, vendues sous sa propre marque, en Suisse, selon l'édition de mardi du Tages Anzeiger.
Celles-ci ne contiendraient pas forcément de la viande de cheval, comme les lasagnes «pur boeuf» vendues par Findus. Mais elles ont été produites par Comigel, le producteur français impliqué dans le scandale.
«Des contrôles sont en cours pour voir si les denrées concernées contiennent des sortes de viande non déclarées», confirme Urs Meier, porte-parole du grand distributeur, dans les colonnes du quotidien zurichois.
Des règles trop faciles à contourner
Selon l'association de défense des consommateurs "Konsumentenschutz", les procédures de contrôle des denrées alimentaires sont devenues tellement complexes que les règles sont faciles à contourner.
Une grande partie de la réglementation alimentaire en Suisse est en effet alignée sur celle de l'Union européenne (UE), notamment en ce qui concerne les règles de traçabilité. L'association demande donc "un examen approfondi" des produits transformés à base de viande de la part des autorités de contrôle et des fournisseurs.
Au vu de cette affaire, "Konsumentenschutz" ne veut pas entendre parler d'un affaiblissement de la loi sur les denrées alimentaires, qui doit être débattue au Conseil national au printemps prochain. Selon l'association de consommateurs, la commission préparatoire recommande de ne plus rendre obligatoire la mention du pays de production et d'aligner encore davantage la réglementation suisse sur celle de l'UE.
rber avec agences
Débat sur la mention d'origine
La Commission européenne a jugé mardi "prématuré" de rendre obligatoire la mention de l'origine de la viande dans les plats cuisinés, face au scandale de la viande de cheval faussement estampillée dans des plats surgelés.
"Il est prématuré d'envisager un étiquetage obligatoire sur les produits transformés en ce qui concerne la viande", a déclaré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé et à la Politique des consommateurs, Tonio Borg.
"Actuellement, le problème auquel nous sommes confrontés (...) est un problème de fraude", a-t-il souligné, assurant que "la traçabilité fonctionne" pour la viande fraîche comme pour les plats transformés.
Retrait en Hollande aussi
Deux chaînes de supermarchés néerlandais vont procéder à des retraits de produits surgelés suite à l'affaire des plats à la viande de cheval faussement estampillés "boeuf", a-t-on appris mercredi.
Les supermarchés "PLUS ont retiré des lasagnes surgelées de la marque Primafrost des étagères, par précaution", a indiqué à l'AFP Debbie Huisman, porte-parole de la chaîne néerlandaise, ajoutant que ces produits ne présentait pas de danger pour la santé mais pouvait "peut-être" contenir de la viande de cheval sans que cela soit indiqué sur l'emballage. Un autre supermarché, Boni, a effectué les mêmes retraits.