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L'application de l'initiative Weber pourrait coûter des milliers d'emplois

L'initiative Weber pourrait avoir des effets graves sur l'emploi dans l'arc alpin
L'initiative Weber pourrait avoir des effets graves sur l'emploi dans l'arc alpin / 19h30 / 2 min. / le 21 février 2013
L'application de l'initiative de Franz Weber aura une incidence importante, mais supportable, sur le nombre d'emplois dans l'arc Alpin, selon une étude publiée jeudi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

La mise en oeuvre de l'initiative sur les résidences secondaires pourrait coûter de 6000 à 14'000 emplois dans l'arc alpin d'ici à 2015. Mais la demande touristique devrait augmenter à long terme et l'industrie touristique traditionnelle pourrait même faire partie des gagnants.

Ces conclusions émanent de deux études d'impact mandatées par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), soucieux des conséquences de l'initiative de Franz Weber sur le tourisme. Publiés jeudi, les travaux de BAKBASEL et de BHP Hanser und Partner reposent sur plusieurs scénarios et illustrent l'importance que prendra la législation d'application.

Déficit de postes

Comparée à un refus de l'initiative, une loi calquée sur l'ordonnance adoptée en août dernier par le Conseil fédéral ferait baisser le nombre de personnes actives occupées dans l'arc alpin de 8600, soit 0,8% d'ici à 2015. Mais une application stricte de l'initiative excluant toute exception pourrait coûter 14'000 postes.

La situation devrait ensuite s'améliorer, mais quel que soit le scénario d'application retenu, un déficit de 1600 postes devrait demeurer.

Secteurs touchés

Immobilier et construction seraient les plus touchés. Ces secteurs employant de nombreux saisonniers souvent venus de l'étranger, le chômage sera toutefois partiellement exporté.

Sur les 513'000 résidences secondaires recensées en 2010, 247'000 se trouvaient dans les communes de l'arc alpin ayant dépassé le quota de 20% fixé par l'initiative. Dans le scénario le plus fidèle à l'ordonnance du Conseil fédéral, l'arrêt des constructions de pied-à-terre dans ces communes signifierait un recul des dépenses de construction de 9,3% en termes nominaux.

Les communes ayant délivré des permis de construire jusqu'à fin 2012, les investissements immobiliers devraient être dopés cette année. Mais ils fléchiraient sensiblement ensuite et devraient rester en retrait d'au moins 1 milliard en 2015. Une fois le redimensionnement intégré, la différence devrait se tasser à 800 millions en 2025.

ats/aduc

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Demande touristique gagnante au final

Selon les conclusions des études mandatées par le Secrétariat d'Etat à l'économie, la demande touristique ne devrait pas être durablement affaiblie, elle devrait même augmenter à long terme (+26 millions en 2025).

Sa nature devrait toutefois évoluer avec une désaffection des résidences secondaires particulières en faveur des hôtels et locations de vacances.

L'hébergement professionnel devrait ainsi faire partie des gagnants.

Les investissements dans la construction d'hôtels devraient d'abord souffrir de l'initiative, avant de se reprendre.

L'hôtellerie de luxe sera la première touchée en raison de la suppression des financement croisé à travers la construction et la vente de résidences secondaires.

Mesures d'accompagnement

Pour le Secrétariat d'Etat à l'économie, les conséquences de l'initiative devraient ainsi être globalement supportables à terme pour l'économie nationale.

Le SECO ne veut pas moins s'engager pour que la législation d'application soit favorable au tourisme.

Même s'il dispose déjà d'une palette d'instruments efficaces, il examine des mesures d'accompagnement à mettre en oeuvre dès 2016 dans le cadre de la promotion économique.