Modifié

Otages suisses: cinq affaires en deux ans

Les deux Bernois qui avaient été retenus en otage près de neuf mois ne devront pas rembourser la Confédération. [Christian Hartmann]
Les deux Bernois qui avaient été retenus en otage près de neuf mois au Pakistan. - [Christian Hartmann]
L'enlèvement d'un employé suisse du CICR au Yémen durant un peu moins d'une semaine constitue le cinquième événement de ce type en deux ans. Rappel des derniers cas d'otages helvétiques.

Un employé suisse du CICR pris en otage au Yémen

Date de l'enlèvement: 13 mai 2013

Circonstance de l'enlèvement: un employé suisse du Comité international de la Croix-Rouge, un autre expatrié kényan et un employé local sont enlevés par des hommes armés d'une tribu à Jaar, dans le sud du Yémen. Leur véhicule est intercepté et ils sont conduits sous la menace des armes vers une destination inconnue.

Détention: l'otage suisse et ses compagnons ont été conduits par des hommes armés de la tribu des Marakicha à Jaar, dans la province sudiste d'Abyane. Puis une médiation a été mené entre les chefs tribaux et les autorités, jusqu'à leur libération.

Libération: le 16 mai 2012, les trois employés du CICR retrouvent la liberté avec deux Egyptiens enlevés une semaine auparavant.

Un Suisse et un Néerlandais enlevé à Tawi-Tawi, Philippines

Date de l'enlèvement: 1er février 2012

Circonstance de l'enlèvement: les deux hommes sont contraints par cinq hommes armés d'embarquer sur un bateau. Il s'agit d'un taxidermiste du Musée d’histoire naturelle de Saint-Gall et d'un ornithologue amateur néerlandais, venus observer des oiseaux rares sur l'archipel de Tawi-Tawi (point rouge sur la carte). Deux de leurs guides parviennent à s'enfuir et donnent l'alerte. La région est le refuge de militants islamistes, qui sont soupçonnées d'être à l'origine de l'enlèvement.

Détention: une vaste opération militaire est lancée immédiatement après la prise d'otage, mais elle demeure vaine. Les deux hommes auraient été aperçus cinq mois plus tard dans la jungle dans la province Sulu (point jaune sur la carte), retenus prisonniers par de hommes appartenant au groupe Abou Sayyaf, lié à Al-Qaida.

Libération: début décembre 2014, plus de deux ans après son enlèvement, le Suisse de 49 ans est parvenu à s'échapper. Détenu sur l'île de Jolo, l'homme a pu s'emparer de la machette de son garde et l'a tué, selon ses dires. Il a été blessé à la joue durant la lutte, mais il a réussi à éviter les tirs de ses gardes dans sa fuite, avant d'être recueilli par les forces philippines . Le ressortissant néerlandais de 52 ans n'a pour sa part pas été retrouvé par les militaires philippins.

Un couple enlevé au Pakistan retrouve la liberté

Date l'enlèvement: 1er juillet 2011

Circonstance de l'enlèvement: le couple, un policier et une ex-policière bernois, est enlevé dans la ville de Loralai (point rouge sur la carte), dans la région du Balouchistan, réputée à risque. Des hommes armés les emmènent dans un véhicule pour un périple qui les mènera dans les forêts de Shawal (point jaune sur la carte) puis à Miranshah (point bleu sur la carte), au Waziristan, fief des talibans pakistanais.

Détention: en octobre puis en décembre 2011, des vidéos des deux otages sont transmises par ceux qui les détiennent. Ces-derniers exigent la libération de prisonniers talibans et 3 millions de dollars comme rançon. La provenance de la vidéo de décembre semble attester de leur présence au Waziristan.

Libération: le 15 mars 2012, après huit mois de détention, le couple est libre. Les circonstances de leur libération demeurent mystérieuses. Lorsqu'ils se préentent à un poste militaire, ils affirment être parvenus à s'échapper. Le Département fédéral des affaires étrangères dit n'avoir payé aucune rançon. Les talibans assurent, de leur côté, qu'ils ont laissé partir les otages parce qu'ils avaient obtenu ce qu'ils demandaient.

Une missionnaire enlevée au Mali

Date de l'enlèvement: 15 avril 2012

Circonstances de l'enlèvement: une missionnaire bâloise est enlevée par des hommes armés et enturbanné à Tombouctou (point rouge sur la carte), alors sous le joug de milices islamistes et touaregs. La femme était impliquée dans des actions sociales et prosélytes chrétiennes.

Détention: la missionnaire est prise aux preneurs d'otages initiaux par le groupe islamiste armé Ansar Dine, suite à un échange de coups de feu. Le DFAE entre en contact avec l'organisation. Celle-ci se dit prête à libérer la Suissesse à condition qu'elle quitte le Mali.

Libération: le 24 avril, après neuf jours de détention, elle est libérée. Elle exprime le souhait de ne pas rentrer en Suisse et se rend au Burkina Faso.

Une enseignante enlevée au Yémen

Date de l'enlèvement: 13 mars 2012

Circonstances de l'enlèvement: des hommes armés pénètrent sans le logement d'une Suissesse de 32 ans domiciliée à Hodeïda (en rouge sur la carte). Cette expatriée vit au Yémen, pays que le DFAE déconseille fortement aux voyageurs, où elle travaille. Elle parvient à avertir une collègue que des hommes la séquestrent.

Détention: les ravisseurs, appartenant à Al-Qaïda, emmène l'enseignante à Chabwa (en jaune sur la carte), un fief du réseau, à 500 kilomètres du lieu du rapt. Ils exigent la libération de deux de leurs camarades. En mai puis en août, des vidéos dans lesquelles l'otage demande à la Suisse de faire le nécessaire pour la libérer sont publiées sur internet.

Libération: le 28 février 2013, l'otage est libérée et rejoint le Qatar. La Suisse affirme n'avoir versé aucune rançon et remercie l'émir du Qatar pour ses efforts intenses dans ce dossier.

Tyf

Publié Modifié