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Les votations marquent la victoire d'un franc-tireur et l'échec du gouvernement

Thomas Minder, père de l'initiative contre les rémunérations abusives. [Georgios Kefalas]
Thomas Minder fait partie des outsiders qui parviennent à faire passer leur initiative, un phénomène de plus en plus courant. - [Georgios Kefalas]
Le gouvernement a encaissé dimanche une double gifle, les Suisses n'ayant pas respecté son mot d'ordre sur deux initiatives. La victoire est en revanche indiscutable pour le franc-tireur Thomas Minder.

Le Conseil fédéral est sur le banc des perdants des votations: non seulement le peuple a largement accepté l'initiative contre les rémunérations abusives, mais l'article sur la famille a échoué à la majorité des cantons alémaniques.

Les millions investis par les milieux économiques et la droite contre le texte de Thomas Minder n'y auront donc rien fait. L'initiative a cartonné dans toute la Suisse, atteignant même, avec 67,9% de "oui", le 3e meilleur score jamais atteint par une initiative en votation (le record étant détenu par l'initiative pour un 1er août férié, approuvée par 83,8% des voix en 1993).

La victoire du franc-tireur Thomas Minder

Le ras-de-bol exprimé par les Suisses à propos des salaires excessifs marque aussi le succès personnel du franc-tireur Thomas Minder. Après l'écologiste Franz Weber, il est parvenu à faire passer son texte, au nez et à la barbe de l'establishment politique et économique.

Le succès de l'initiative Minder s'inscrit dans la droite ligne d'une multiplication des victoires d'outsiders: sur les 7 initiatives populaires acceptées depuis 2004, 4 ont été lancées par des personnes se sentant ignorées par le processus politique habituel.

Autre camouflet: le "non" à l'article sur la politique familiale

Autre camouflet pour le gouvernement: la division des Suisses autour de l'article constitutionnel sur la politique familiale, alors que cet objet était considéré initialement comme le moins contesté des trois soumis au vote. Cas de figure rare, la majorité du peuple - 54,3% de "oui" - n'a pas suffi face à l'opposition de 15 cantons alémaniques.

Seule consolation pour le gouvernement, le "oui" à la loi sur l'aménagement du territoire. Les Suisses ont suivi son avis et ont accepté sa révision par 62,9%.

ats/ptur

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Une participation honorable mais pas exceptionnelle

Les salaires abusifs, l'aménagement du territoire et la politique familiale ont incité davantage de Suisses à voter que d'habitude. La participation dépasse les 46%, un score honorable mais pas exceptionnel.

Une fois n'est pas coutume, Schaffhouse, où le vote est obligatoire, n'arrive pas en tête même si près de 65% des électeurs se sont rendus aux urnes.

Le Valais lui ravit la palme avec une participation avoisinant les 68%. Les craintes y concernant l'aménagement du territoire et des élections cantonales très disputées ont fortement mobilisé.

La participation est aussi nettement plus forte que la moyenne dans les Grisons (près de 56%) qui devaient se prononcer sur la candidature aux Jeux Olympiques d'hiver de 2022.

Avec une participation dépassant à peine 36%, Glaris fait figure de mauvais élève.

Genève et Vaud s'inscrivent dans la moyenne nationale alors que les autres cantons romands sont en dessous.