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Le Conseil fédéral veut lutter contre la pénurie de dons d'organes

Assura veut inverser la situation législative en matière de don d'organe. [Gaëtan Bally]
Actuellement 1100 personnes espèrent pouvoir bénéficier d'un don d'organe. - [Gaëtan Bally]
Un plan d'action a été présenté vendredi par le Conseil fédéral afin d'augmenter le nombre annuel de donneurs d'organe en Suisse de façon significative et durable.

Pour contrer la pénurie de dons d'organes en Suisse, le Conseil fédéral a décidé vendredi de lancer un plan d'action. Mais il renonce à passer au modèle du consentement présumé, qui prévoit que chaque personne qui ne s'oppose pas expressément est disposée à faire un don.

En Suisse, on meurt encore faute d'organes disponibles: 52 décès ont été enregistrés l'année passée, a relevé le ministre de la santé Alain Berset devant les médias à Berne. La liste d'attente compte actuellement 1100 personnes et ne cesse de s'allonger. Sachant qu'entre 400 et 500 organes sont transplantés chaque année, les besoins ne peuvent pas être couverts.

Le plan d'action

Le Conseil fédéral estime donc qu'il faut prendre des mesures et les coordonner dans un plan d'action. "Une mesure isolée ne suffirait pas", a insisté Alain Berset. L'objectif est de faire passer le nombre annuel de donneurs de 100 actuellement à 160.

Le Conseil fédéral souhaite définir en 2013 les priorités pour atteindre ce but. Elles seront ensuite traitées d'ici 2017, en collaboration avec les cantons et les acteurs concernés.

Dans un rapport adopté vendredi en réponse à trois postulats du Parlement, le gouvernement annonce vouloir s'inspirer de pays tels l'Espagne, les Etats-Unis, l'Australie ou l'Autriche, qui ont réussi à augmenter leur taux de donneurs de façon significative et durable. En Australie, par exemple, leur nombre est passé de 200 en 2007 à 300 en 2010.

Intervention de coordinateurs

Ces différents plans d'action mettent l'accent sur l'intervention de coordinateurs bien formés au niveau local, régional et national. Ils misent aussi sur un processus de don contraignant pour tous les hôpitaux, sur la création d'une agence nationale du don d'organes ainsi que sur une information accrue de la population.

Le Conseil fédéral a d'ores et déjà décidé de renoncer au modèle du consentement présumé. Il s'est notamment appuyé sur l'avis de la Commission nationale d'éthique, qui considère que cette solution menace les droits de la personnalité.

En attendant des mesures pour augmenter les dons d'organes, le gouvernement transmet au Parlement une révision de la loi sur la transplantation (lire encadré).

ats/aduc

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La révision de la loi sur la transplantation

La révision de la loi sur la transplantation prévoit que les frontaliers et les membres de leur famille ayant une assurance maladie en Suisse bénéficieront désormais d'une égalité de traitement avec les personnes domiciliées en Suisse en matière d'attribution d'organes.

A l'avenir, la demande pour un prélèvement d'organes sera adressée aux proches lorsqu'il aura été décidé d'interrompre les mesures destinées à maintenir le patient en vie. La loi règle aussi le moment où sont mises en place les mesures préliminaires en vue d'un prélèvement d'organes lorsque le donneur est incapable de discernement.

La révision porte par ailleurs sur la protection financière des donneurs vivants. Les assureurs seront tenus de verser une somme forfaitaire unique au fonds chargé du suivi des donneurs vivants. Les ressources collectées seront employées pour financer en partie la tenue du registre correspondant, l'autre part étant désormais assumée par la Confédération.