A l'instar du National, le Conseil des Etats ne veut pas limiter les écarts salariaux. Par 26 voix contre 10, il a rejeté jeudi l'initiative de la Jeunesse socialiste "1:12 - Pour des salaires équitables", qui vise à limiter le salaire du patron à douze fois celui de l'employé le moins bien payé.
Du ressort du privé et jugée arbitraire
"Ce n'est pas le rôle du politique de s'immiscer dans la fixation des salaires des entreprises, mais l'affaire de leurs propriétaires", a résumé Konrad Graber (PDC/LU) au nom de la commission.
La liberté personnelle et économique est la base de notre bien-être. "Il ne faut pas mettre ces valeurs en jeu", a renchéri Pankraz Freitag (PLR/GL). Selon lui, l'économie libérale de la Suisse est un modèle à succès, comme le montre par exemple le taux de chômage très bas.
Karin Keller-Sutter (PLR/SG) a admis que certains salaires sont incompréhensibles et ne se justifient pas par une prestation. Mais à ses yeux, l'initiative n'est pas le bon remède, et le ratio de 1:12 est arbitraire.
ats/moha
Seul soutien du PS et des Verts
Les socialistes et les Verts ont été les seuls à défendre l'initiative, à l'image du président du PS Christian Levrat. Pour le Fribourgeois, ce texte illustre une insatisfaction dans la population, qui s'est manifestée par l'acceptation de l'initiative Minder.
"C'est une politique qui est rejetée: celle des prédateurs qui ont fixé leur salaire sans aucun lien avec les entreprises qu'ils dirigent." M. Levrat a dénoncé une "explosion" des salaires des "top managers" depuis les années 1990.