Publié

La hausse des prestations pèse sur les coûts de l'assurance maladie

Christoffel Brändli et Christoph Meier, respectivement président et directeur de santésuisse, se sont exprimés jeudi sur l'évolution des coûts et le volume des prestations à Berne. [Peter Schneider]
Christoffel Brändli et Christoph Meier, respectivement président et directeur de santésuisse, se sont exprimés jeudi sur l'évolution des coûts et le volume des prestations à Berne. - [Peter Schneider]
La croissance du nombre de médecins spécialistes et du secteur ambulatoire hospitalier sont les principales causes de la hausse des coûts de l'assurance maladie, selon une étude présentée jeudi par les assureurs.

La hausse des coûts de l'assurance obligatoire des soins (AOS) est due à l'augmentation du volume des prestations, a estimé jeudi l'organisation faîtière des assureurs santésuisse devant la presse à Berne.

La croissance du nombre de médecins spécialistes et du secteur ambulatoire hospitalier en sont les principales causes, indique l'étude commandée par santésuisse et réalisée par la Haute école zurichoise des sciences appliquées de Winterthour (ZHAW).

La quantité d'IRM effectués a crû de 214% entre 2005 et 2011, indique santésuisse. Les mammographies (+111%) et les échographies (+86%) ont également enregistré une forte hausse.

Vers des tarifs différenciés

Les interventions médicales superflues doivent être évitées, estime santésuisse. En plus d'alourdir les coûts supportés par les assurés et les contribuables, elles nuisent à l'économie nationale et posent un problème éthique, argumente-t-elle.

L'introduction de tarifs différenciés entre les régions rurales et urbaines pourrait limiter la hausse des coûts et mérite d'être étudiée, ajoute santésuisse. Selon cette option, les médecins des zones rurales pourraient facturer leurs prestations plus cher que leurs confrères des régions urbaines afin d'attirer les praticiens hors des villes, a expliqué Anne Durrer, porte-parole de santésuisse.

ats/jgal

Publié

Des disparités cantonales marquées

Des différences marquées ont été constatées entre les cantons du point de vue des prix, ainsi que de la quantité des prestations. Ces disparités sont de nature structurelle, selon l'étude.

A Genève et dans le canton de Vaud, les coûts élevés par tête s'expliquent par des quantités et des prix systématiquement supérieurs à la moyenne suisse. Seul le volume important des prestations engendre en revanche le renchérissement à Bâle-Ville.

Les cantons de Neuchâtel et de Berne font état de prix élevés, tandis que le Tessin affiche des quantités importantes. Les cantons de Suisse centrale, de Saint-Gall et les deux Appenzell parviennent eux à maintenir leurs volumes et leurs prix en-dessous de la moyenne nationale.

Les latins se distinguent par une consommation de médicaments supérieure à celle des Alémaniques. Des cantons germanophones font en revanche plus souvent recours à certaines prestations que les romands: Zoug (42,7%) affiche un taux de naissances par césarienne deux fois plus élevé que celui du Jura (19,2%).

Glaris recense 196 prothèses du genou pour 100'000 habitants, contre 84 dans le Jura.

Productivité des hôpitaux

La majorité des hôpitaux cantonaux ont une productivité se situant autour de la moyenne suisse. Ils peuvent toutefois faire état de différences allant jusqu'à 20%.

Seul le canton de Zurich fait preuve d'une productivité nettement supérieure à la moyenne, tandis que Neuchâtel, Fribourg, Berne et les Grisons sont en queue de classement.

Des dépenses supérieures de 25% entre 2004 et 2010

Les dépenses de santé ont progressé en Suisse de 25% par personne entre 2004 et 2010, selon l'étude de santésuisse.

Cette évolution est essentiellement imputable à l'augmentation de la quantité des prestations prescrites et non à celle des prix.

Outre la densité de médecins spécialistes, les principales causes sont à chercher du côté de la hausse de la consommation de médicaments (+30%), qui a annulé la baisse des prix observée dans le secteur.

S'y ajoute l'augmentation du volume des prestations ambulatoires.