Des jeunes ont lancé mardi une initiative afin de lutter contre la pénurie de médecins en Suisse. Ils ont jusqu'au 9 octobre 2014 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires à l'aboutissement de l'initiative "Davantage de places de formation en médecine humaine (Halte à la pénurie imminente de médecins!)"
Le temps presse
Quelque 700 à 800 diplômes de médecins sont remis chaque année en Suisse. Or il faudrait arriver à un total de quelque 1400 pour répondre aux besoins. L'accord passé en août entre le ministre des affaires sociales Alain Berset et les directeurs cantonaux de la santé ne suffira pas, notent les initiants.
Il faut compter dix ans pour qu'un médecin puisse être opérationnel: six ans de formation, plus quatre ans de pratique. Si tout le monde reconnaît que des mesures doivent être prises, les politiques n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur les modalités de financement. D'où l'idée d'accorder une compétence subsidiaire à la Confédération.
Cantons ou Confédération?
Le texte laisse la responsabilité de former les praticiens aux cantons. A eux de chiffrer les besoins à long terme et la capacités de formation, et d'établir une planification à l'échelle du pays. Ils devront prendre les mesures qui s'imposent et s'assurer que les besoins soient couverts.
Berne pourrait toutefois leur forcer la main. Des directives seraient alors fixées au niveau fédéral que les cantons devraient devraient appliquer sans attendre. La Confédération répartirait entre les cantons les coûts non couverts mais ne sera pas tenue d'ouvrir les cordons de la bourse.
Selon les calculs du comité, il faudrait dépenser 75 millions de francs de plus par an pour la formation (un étudiant coûte 120'000 francs par an). Réparti sur 26 cantons, cela fait 2,9 millions en moyenne. Soit 0,03% des dépenses bernoises ou 0,46% de celles de Schaffhouse.
ats/delg
Le comité d'initiative
Composé de jeunes issus de plusieurs formations (PVL, PDC, PS, PLR) mais aussi sans parti, le comité d'initiative dispose du soutien d'un patronage réunissant de nombreux médecins. Parmi eux figure entre autres le chirurgien bernois Thierry Carrel. Le comité espère recevoir également le soutien d'associations de praticiens. La faîtière FMH devrait décider en mai si elle soutient l'initiative