Des parlementaires de toutes les factions politiques se sont montrés solidaires avec le dalaï-lama à Berne. A l'occasion d'un échange informel qui s'est déroulé au Palais fédéral, des élus ont rendu hommage au leader tibétain pour ses efforts "inlassables" et "non-violents" en faveur de la paix.
La présidente du Conseil national Maya Graf (Verts/BL) a accueilli mardi le dalaï-lama devant l'entrée principale du Palais fédéral.
Visite justifiée par la situation au Tibet
Les inquiétudes concernant la situation actuelle au Tibet constituent le motif de cette rencontre, a déclaré en substance la conseillère nationale Tiana Angelina Moser (Vert'libéraux/ZH), devant les médias à Berne. Le désespoir des Tibétains s'exprime toujours plus souvent sous la forme d'immolations, a déploré la Zurichoise.
L'intergroupe parlementaire Suisse-Tibet, ainsi que l'Association Amitié Suisse-Tibet (GSTF), ont réclamé un engagement plus fort de la part de la Suisse en faveur des droits fondamentaux au Tibet.
Le dalaï-lama s'est de son côté réjoui d'être à nouveau en Suisse. Selon le guide spirituel, les Tibétains qui vivent en Suisse sont très heureux et bien intégrés. "Plus important encore, ils ont de bonnes relations avec les autochtones", a déclaré le prix Nobel de la paix 1989.
ats/jgal
Pas de rencontre avec le Conseil fédéral
Des milliers de personnes avaient réclamé que le dalaï-lama rencontre le Conseil fédéral par le biais de 4200 cartes postales signées portant le slogan "Il est temps de recevoir la dalaï-lama!".
Elles ont été remises lundi à la Chancellerie fédérale à Berne en présence du conseiller national Martin Naef (PS/ZH), a annoncé l'Association Amitié Suisse-Tibet (AAST), initiatrice de la campagne.
Le dalaï-lama s'engage, tout comme la Suisse, en faveur des droits de l'homme, de la non-violence, de la paix et la tolérance dans le monde, a écrit l'AAST dans un communiqué.
A travers cet appel, l'association veut encourager le Conseil fédéral à se positionner davantage sur ces thèmes et rencontrer le guide spirituel tibétain pour un échange ouvert.
La réaction de Burkhalter
De son côté, le gouvernement se défend d'avoir refusé une telle rencontre. Le Conseil fédéral "n'a pas reçu de demande en ce sens", avait expliqué jeudi à l'ats le Département des affaires étrangères (DFAE).
"Les efforts menés pour le respect des droits de l'homme en Suisse, y compris ceux de la communauté tibétaine, font partie intégrante de la collaboration bilatérale et du dialogue politique de la Suisse avec la Chine", avaient encore indiqué les services de Didier Burkhalter dans leur prise de position.
La visite en Suisse
Le chef tibétain se trouve en Suisse depuis vendredi. Samedi et dimanche, il se trouvait à Forum Fribourg pour y donner une série d'enseignements et d'initiations ainsi qu'une conférence publique sur "l'éthique au-delà des religions".
Le dalaï-lama a aussi fait halte lundi à l'Université de Lausanne pour y rencontrer des scientifiques.
Mercredi, il doit achever sa visite à l'institut tibétain de Rikon (ZH).