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"Il n'y a pas d'urgence pour la Suisse à passer à l'échange automatique d'informations"

Le ministre des Finances luxembourgeois Luc Frieden. [Georges Gobet]
Luc Frieden, ministre luxembourgeois des Finances / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 17 avril 2013
Le ministre luxembourgeois des Finances Luc Frieden, invité mercredi du "Journal du matin" sur la RTS, estime qu'il appartient à la Suisse et au peuple suisse de décider des prochaines étapes en matière de collaboration fiscale internationale.

Alors que le Luxembourg vient d'annoncer qu'il allait "lâcher" le secret bancaire dès 2015 pour passer à l'échange automatique d'information, la Suisse est à un tournant en matière de lutte contre l'évasion fiscale.

Le ministre des Finances du Grand-Duché estime qu'elle ne doit se faire imposer de l'extérieur une solution. Mais Luc Frieden reconnaît cependant qu'elle doit aller - comme le Luxembourg - en direction de la tendance internationale.

"La Suisse a toujours le choix" estime Luc Frieden, qui souligne les pas "énormes" franchis au cours des dernières années avec l'introduction de la retenue à la source, l'échange sur demande dans des cas particuliers ou les négociations FATCA. Et il appartient à la Suisse et au peuple suisse de décider des prochaines étapes, dit-il tout en soulignant qu'il y a une tendance internationale - également au sein de l'OCDE - vers plus d'échange d'informations entre les administrations fiscales.

Négociations équitables

En cas de négociations entre l'Union européenne et la Suisse sur l'échange automatique contre l'accès libre au marché financier de l'Union européenne, "il est évident que chacun doit y trouver son compte", note Luc Frieden. "Je suis parmi ceux qui veulent que la Suisse puisse être écoutée et qu'elle puisse recevoir également dans les négociations quelque chose en retour. Il ne faut rien imposer à la Suisse, c'est contre-productif."

"Je crois qu'il n'y a pas urgence en la matière", poursuit le Grand argentier luxembourgeois, "c'est aux Suisses de décider du moment de le faire - dans un contexte international dont il faut évidemment tenir compte." Luc Friden souligne cependant que personne n'échappera à la discussion.

oang

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Pourquoi le Luxembourg a-t-il cédé?

L'échec de l'accord Rubik entre la Suisse et l'Allemagne a beaucoup joué dans la décision du Luxembourg, explique Luc Frieden.

"Notre décision n'est pas liée aux récentes révélations d'Offshore Leaks, ni à l'affaire Cahuzac, mais nous avons, comme place financière internationale, constaté un certain nombre d'évolutions et essentiellement deux éléments importants: la législation américaine sur la coopération fiscale FATCA et l'échec de l'accord Rubik sur la retenue à la source entre l'Allemagne et la Suisse. Ces éléments nous ont fait dire qu'il y a une tendance internationale vers l'échange automatique de données bancaires - au moins sur certaines catégories de revenus."