Alors que les critiques contre la Suisse en matière d'évasion fiscale ont été réitérées samedi lors de l'assemblée de printemps du FMI et de la Banque mondiale et la veille lors de la réunion du G20, Eveline Widmer-Schlumpf a estimé que la confédération serait prête à discuter, sous certaines conditions, de l'échange automatique.
La conseillère fédérale a surtout plaidé pour une réglementation globale et de la nécessité de réciprocité: un Etat doit être prêt à livrer les mêmes données que celles qu'il exige, selon elle.
Places offshore et trusts doivent être concernés
Eveline Widmer-Schlumpf a également relevé qu'il est important de mettre en place des standards globaux et des règles équitables qui s'appliquent aussi aux paradis fiscaux, aux places financières offshore et aux trusts.
La réunion de Washington a encore permis à Eveline Widmer-Schlumpf de rencontrer son homologue français Pierre Moscovici. La Suisse et la France vont signer en mai une convention fiscale sur les successions. (Lire: La France annonce une convention avec la Suisse sur les successions)
ats/mre
L'échange automatique
Le G20 veut généraliser l'échange automatique d'informations bancaires.
Les pays seraient alors automatiquement informés dès qu'un de leurs ressortissants dépose de l'argent à l'étranger.
Le système actuel se base sur un échange "à la demande".
La Suisse pourrait s'adapter à un assouplissement du secret bancaire
Les banques suisses pourraient s'adapter à un assouplissement significatif du secret bancaire, mais seulement si des normes globales sont créées pour l'échange d'informations pour lutter contre l'évasion fiscale, a affirmé le président de l'Association suisse des banquiers dans une interview publiée dimanche.
"Aujourd'hui, il n'y a pas de norme mondiale" pour l'échange automatique d'informations bancaires, a relevé Patrick Odier dans la NZZ am Sonntag.
"Si cela changeait, nous pourrions également nous adapter", a-t-il dit, soulignant l'importance de la participation de la Suisse à la création de ces futures normes.